Les indépendants envisagent-ils de créer un groupe parlementaire du moment que le règlement intérieur de l'APN, qui fixe le seuil à 20 députés, le leur permet ? « Il faudrait d'abord qu'ils incarnent une force politique, ce qui n'est pas le cas pour les 33 élus qui viennent d'investir l'hémicycle », relèvent les observateurs. Hétérogène, disparate, désuni... la liste des qualificatifs est encore longue pour désigner ce groupe de députés aux idées diverses, voire contradictoires. En effet, la législature 2002-2007 a mis en évidence le fait que les 30 députés indépendants avaient moins de punch que leurs collègues structurés dans des partis politiques. Intervenant en rangs dispersés, ils ne semblaient pas peinés de voir leurs doléances rester sans suite. Les interventions s'illustraient par leur mollesse, ce qui semblait arranger aussi la partie interpellée, autrement dit l'Exécutif. Cet état de fait a fait réagir néanmoins un indépendant « engagé », en l'occurrence Abdelkader Bennalègue, qui avait, en vain, tenté de souder le groupe en 2002. Fort d'une expérience acquise lors de la précédente législature, le député Bennalègue s'était illustré comme le concepteur d'un groupe parlementaire de députés indépendants en 1997. « C'était l'époque faste de l'APN. On peut dire que la législature 1997-2002 était loin d'être une simple chambre d'enregistrement », se souvient un ex-député FLN. Classée en 4e position, la « liste » indépendante de mai 2007 ne suscite-t-elle pas pour autant les convoitises ? Selon les spécialistes des questions parlementaires, le « groupe », aussi hétérogène qui soit et qui n'a en aucun cas été une « menace » pour l'ordre établi, est sollicité souvent lorsque la Chambre a besoin de brasser large. « Certes, l'Exécutif peut compter les yeux fermés sur l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) lorsqu'il veut passer une loi à l'Assemblée, mais l'apport des indépendants ne serait pas de trop. L'unanimisme, abstraction faite de quelques abstentions, n'a jamais fait de mal au pouvoir », commente un universitaire.