Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a considéré, hier, devant la presse nationale conviée au siège du parti à Alger, que le score de 19 sièges attribués à sa formation politique ne reflète que la moitié du chiffre réel. Visiblement embrouillé par les résultats du scrutin, le Dr Sadi s'est montré peu loquace, se limitant à dire que « la situation est grave » et que « le moment appelle réflexion, imagination et décision ». Il considère tout de même que le recours introduit par la Commission nationale politique de surveillance des élections aurait dû, dans un pays démocratique digne de ce nom, entraîner l'invalidation du scrutin. Ainsi, à ses yeux, la date du 17 mai 2007 est un « moment de rupture » dans l'expérience d'ouverture politique entamée depuis 1988. Explication : « Nous ne sommes plus face à une fraude électorale, mais devant une disqualification de toute initiative politique capable de transformer les institutions en lieux de débat et de construction », est-il relevé dans sa déclaration. Il revient, ainsi, sur les multiples cas de dépassement constatés le jour du scrutin. A Alger-centre, cite-il, les représentants de partis politiques ont été systématiquement empêchés d'accéder aux bureaux de vote, alors que dans certaines wilayas, la gendarmerie a été mobilisée pour investir les bureaux de vote et chasser manu militari les observateurs. Le député Sadi témoigne qu'à Béjaïa, la totalité des sièges étaient raflés par le RCD, et ce, jusqu'à 2h du matin, le vendredi, avant que l'administration ne décide de redistribuer les suffrages. Pour lui, il y a une volonté pour maintenir le RCD à un seuil de non-agressivité politique de sorte qu'il soit empêché de proposer un projet de loi au sein de la future Assemblée. Une stratégie qui s'exprime, également, par cette tendance à polluer la scène politique par une prolifération de partis politiques. Le président du RCD souligne que le pouvoir compte projeter ce charivari politique dans le fonctionnement de la prochaine Assemblée. Enfin, le Dr Sadi semble écarter formellement toute tentative de rééditer son expérience au sein du gouvernement.