Mise en quarantaine des années durant, pour ne pas dire des décennies, la commune de Beïda Bordj, une localité des plus pauvres de la wilaya qui s'est beaucoup plus préoccupée de la devanture, revient à la vie. La cité et les contrées limitrophes de la partie sud des hautes plaines sétifiennes, n'ayant pas échappé aux hordes terroristes durant les années de braise, est, désormais, une escale des autorités locales. Le wali s'y est rendu dernièrement pour la troisième fois en quelques mois. Le commis de l'Etat ne s'est pas rendu à Beïda Bordj avec des promesses, mais avec de nombreux projets de développement générateurs de richesses et d'emplois. L'alimentation en eau potable, les travaux publics, le gaz naturel, le logement sous différentes formes, la jeunesse et les sports ont été les principaux axes de la visite des autorités qui font désormais le travail des élus, inscrits le plus souvent aux abonnés absents. En effet, les bourgs d'Ouled Litim, Ouled Thamen, Boukaba et Chefaâ, où vivent plus de 12 000 habitants, ont bénéficié de projets d'AEP (alimentation en eau potable) avec un délai d'exécution ne dépassant pas 8 mois. Une enveloppe de 70 millions a été allouée. Les localités d'Ouled Khamès et Ouled H'djedjou, qui ont bénéficié de projets similaires, vont, dans un proche venir, étancher une soif qui perdure depuis des lustres. Le réseau d'assainissement de ces lieux, mis en veilleuse de longues décennies, laisse à désirer. Des instructions fermes ont été données dans ce sens. Pour régler ce problème une fois pour toutes, source de nombreuses maladies, une étude a été, nous dit-on, exigée. Pour une meilleure circulation des biens et des personnes, la route reliant Ouled Litim à la RN77 sur 6 km sera réhabilitée au bout de trois mois de travaux. A cet effet, une enveloppe de 18 millions de dinars a été dégagée. Les chemins communaux reliant Chouada à Ouled Thamen, sur une distance de 3,5 km, seront réceptionnés au début du mois de juin prochain. L'élargissement du chemin de wilaya 64 (CW64) sur une distance de 2,6 km est programmé. Tout comme le revêtement et la réalisation d'un linéaire de 10,2 km pour un montant de 170 millions de dinars, pour la route reliant le CW64 et la limite de la wilaya de Batna. « Ces projets d'AEP, d'assainissement et de route redonnent de l'espoir aux citoyens de ces bourgades enclavées et déshéritées, eux qui ne seront plus tentés de déserter leurs douars en bénéficiant, désormais, de l'attention des autorités », souligne un citoyen de Beïda Bordj. La distribution publique de gaz naturel, la plus importante préoccupation de la population, lassée par les charges du gaz butane et du gasoil, est à l'ordre du jour. La commune est incluse dans le programme présidentiel de la revalorisation des Hauts-Plateaux. Plus de 14 000 âmes vont, à court et à moyen termes, profiter de cette commodité des temps modernes. Il convient de souligner que leurs concitoyens de Beni Ouassine (daïra de Bougaâ) sont désormais raccordés au gaz de ville. Pour eux, l'ère de la bouteille est révolu. Le secteur de l'habitat, qui a été délaissé par la wilaya des années durant, tente par les ambitieux projets de rattraper le temps perdu et résorber les déficits et les énormes déséquilibres entre l'offre et la demande. Les 20 logements sociaux attendent leurs bénéficiaires et 50 autres viennent d'être lancés. Pour les habitants de la localité, cette dotation est insignifiante. « C'est aussi valable pour les aides à l'habitat rural. Le quota des 250 unités ne répond pas à la très forte demande. Les responsables concernés doivent revoir à la hausse ce volet, d'autant que les citoyens de la région sont, dans leur majorité, sans grandes ressources », dira un père de famille, intéressé par la question. La reconstruction de la maison de jeunes de la localité avance, sachant que les travaux ont atteint 60%. L'inauguration de la structure, lieu de rencontre de la masse juvénile, est prévue pour juillet de l'année en cours. Ce secteur, capable de répondre aux attentes des jeunes férus de sports, mérite un effort supplémentaire. Empêtrée dans d'inextricables problèmes, financiers surtout, l'équipe de football a besoin, à l'instar de ses homologues des contrées et villages « lointains », d'une meilleure attention et des enveloppes financières à la mesure de leurs espérances surtout que bon nombre de formations sont, le plus souvent, dans l'impossibilité d'honorer leurs frais d'engagement. Un effort dans ce sens est nécessaire, pour ne pas dire indispensable, sachant que le sport roi à Beïda Bordj et ailleurs, est l'unique moyen de distraction et de défoulement. La répartition équitable des richesses passe aussi par le foot. Ne faisant pas les choses à moitié, les autorités ont inspecté le nouveau siège de l'APC et la sûreté urbaine. Le clou de l'inspection est la crèche. Pour une fois, une bourgade du pays profond bénéficie d'une telle infrastructure, qui va certainement bouleverser les habitudes des familles de cette zone pastorale. Elle aura, en outre, sa bibliothèque municipale. Les 110 locaux professionnels sont une autre bouffée d'oxygène pour une localité demeurée en rade depuis plus de 40 ans. Néanmoins et, eu égard aux multiples problèmes de la localité, des efforts supplémentaires sont plus que nécessaires.