Annoncé en grande pompe en 2003, le poisson made in Sétif ne pointe pas, quatre ans après, le bout du nez sur les marchés de la capitale des Hauts-Plateaux. Les dossiers des investisseurs, découragés par la bureaucratie des banques, prennent place dans les tiroirs d'une direction qui consomme sans produire. A l'exception des bassins de la ferme Akriche (Aïn Lahdjar), où M. Laghmara, propriétaire des lieux, se bat encore pour produire de la carpe, de l'anguille et de la tulipia et rentabiliser son investissement financé entièrement par lui. L'activité de la chambre interwilayas (BBA, M'sila, Batna et Sétif) de la pêche et d'aquaculture, créée par décret en mars 2003, est complètement gelée ; le personnel est appelé à d'autres fonctions. Considéré comme un créneau porteur et source de devises fortes, surtout dans cette partie du pays qui possède des potentialités hydriques naturelles (3 barrages, plus de 35 retenues collinaires, 9 chotts et 5 sebkhas), il est toujours à la traîne. Les ambitieux projets tels que la ferme aquacole de Aïn Azel devant produire plus de 100tonnes/an, les centres de pêche des trois barrages de la région (Aïn Zada, Kseb et Timgad) et les espaces de villégiature et de détente dont devaient bénéficier les habitants de Sétif et de Bordj, aux abords du barrage de Aïn Zada alimentant en eau potable les deux chefs-lieux de wilaya ainsi qu'El Eulma, sont restés sans suite. Contacté, M. Houmri, premier responsable du secteur, nous précise : « Des alevins ont été lâchés dans la retenue collinaire d'El Ouricia, l'année dernière. Celle-ci deviendra, prochainement, un bassin de production. Il faut encore être patient pour pouvoir acheter du poisson local…En ce qui concerne le gel des chambres, la décision a été prise pour manque d'activité. » Le poisson d'élevage verra-t-il le jour à Sétif ? Connaîtra-t-il le même essor que le poulet de chair ? Les responsables concernés tiendront-ils leurs promesses et leurs engagements ? Wait and see.