Les déclarations du président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux ont suscité de vives réactions de la Société algérienne de néphrologie. Rappelant que la spécificité de la néphrologie réside dans la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique et de la pathologie particulière qu'elle engendre, le professeur Boukhari, président de la Société algérienne de néphrologie, estime que « ce n'est pas parce qu'un médecin généraliste, fonction hautement honorable, soigne une hypertension artérielle qu'il est autorisé à placer un pacemaker, alors pourquoi prétendre gérer la partie la plus spécifique de la néphrologie ? », s'interroge-t-il. Concernant le manque de places dans les centres d'hémodialyse, le professeur Boukhari souligne que les derniers recensements montrent qu'actuellement 10 000 malades sont traités en Algérie. « Si certains cas ne sont pas pris en charge, il faut en chercher les causes dont la première me semble être une mauvaise répartition géographique de ces fameux centres CHAP. C'est dans ces structures que la présence d'un néphrologue est nécessaire, car il ne faut pas oublier qu'en Europe il existe différentes modalités de l'hémodialyse allant du centre lourd à la dialyse à domicile, elles sont toujours sous la responsabilité exclusive du néphrologue », a-t-il signalé. Pour le professeur Boukhari, la dialyse péritoniale représente 50% du traitement avec des résultats comparables à ceux de l'hémodialyse. « Beaucoup de nos patients pour des raisons purement médicales ne peuvent bénéficier que de la dialyse péritoniale. » A propos du comité des experts, le président de la Société algérienne de néphrologie considère qu'il faut l'applaudir car « c'est peut-être la première expérience dans un pays en voie de développement, car tous les pays d'Europe et d'Amérique sous l'égide d'une société savante ont édité des manuels de bonnes pratiques. C'est ce que nous avons fait de façon consensuelle avec les néphrologues algériens dans l'unique but de protéger le malade. Je suggère que le fascicule soit distribué aux malades ». « Il en est de même, ajoute-t-il, pour l'érythropoïétine qui à ce jour reste du domaine exclusif du spécialiste. Ceci montre bien notre souci de voir ce traitement mis à la disposition de tous ceux qui en ont besoin. »