Le fait est préoccupant. Il témoigne d'une violence latente qui couve insidieusement dans le cœur et l'esprit de beaucoup de jeunes gens. La colère et la vindicte gouvernent leurs actes et leurs réflexes et les poussent à commettre l'irréparable. Les nerfs à vif et à fleur de peau, ils se laissent entraîner par un courroux qui est toujours de mauvais conseil. L'observation quotidienne nous force à être spectateur de rudes bagarres et furieuses empoignades à coups de couteau. Les dégâts sont énormes et les séquelles patentes. Souvent les mobiles et les motifs sont futiles. On se bat avec furie et avec la ferme intention de nuire et d'abattre férocement son adversaire. La rue gronde et parfois panique à la vue de ces empoignades délétères et dévastatrices. Blessures corporelles et sanguinolentes. L'adversaire touché par un coup de dague pervers et sournois en pâtit. C'est l'émoi parmi l'assistance qui ne parvient pas à éviter un regrettable aboutissement. Il faut dire que l'habitude malsaine de jouer du couteau pour régler d'une manière bien singulière un différend, une altercation une rixe a tendance à se banaliser. On tire son « khoudmi » pour n'importe quel prétexte. On ne se contente plus des coups de poing classiques. La violence monte de plusieurs crans pour susciter une réaction qui s'apparente à un phénomène bien significatif de la violence urbaine. Débridée, préjudiciable et ruineuse. La chronique quotidienne fait état de moult coups et blessures pervers à l'arme blanche. Quand on observe, surtout dans les marchés informels, la prolifération de ces engins néfastes, on ne doute plus des conséquences. Les haches, couteaux, poignards et marteaux traînent partout. Il est grand temps de penser à juguler ce phénomène.