La production pharmaceutique nationale couvre 76 % des besoins du pays    Blocage de l'aide humanitaire à Ghaza: violation flagrante du droit international humanitaire    Hand : Mourad Boussebt élu nouveau président pour le mandat 2025-2028    Le président du HCI prend part en Arabie saoudite à la conférence internationale "Construire des ponts entre les écoles islamiques"    Journée internationale de la femme : M. Rebiga salue le rôle pionnier de la femme algérienne    Laghouat : inhumation de Chérifa Lalla El-Horra Tidjani au cimetière de la famille Tidjanie à Aïn-Madhi    Qualif's-Mondial 2026: l'arbitre algérien Gamouh dirigera Burundi-Seychelles    Cosob: octroi d'un agrément à la première société de Crowdfunding en Algérie    Le Premier ministre s'entretient avec son homologue tunisien    Plus de 77.000 exploitations agricoles raccordées au réseau électrique depuis 2020    Incidents du match MBR-USMH: Les auteurs des publications électroniques incitant à la haine arrêtés    Equipe nationale de Futsal: nouveau stage de préparation au Centre de Fouka à Tipasa    Le Conseil de sécurité réaffirme son ferme engagement pour la souveraineté et l'intégrité territoriale du Soudan    Des pluies parfois sous forme d'averses orageuses affecteront des wilayas du pays ce jeudi    Le ministre de la Communication se rend au chevet du journaliste hospitalisé Mohamed Lamsen    Les instructions de la Banque d'Algérie    17.000 prêts attribués aux porteurs de micro-projets en 2024    Appel à la mobilisation autour du peuple palestinien    Mise en place du système de travail en continu 24/24 et 7/7 au port de Mostaganem    Trump suspend les aides militaires à Kiev    Les conflits et la sécheresse menacent plus 4.4 millions de personnes de famine    « Tikdourine », pour récompenser les petits jeûneurs    Saisie de 492 kilos de ''kalb-el-louz''    L'ortie et l'euphorbe, les plantes miracles    Ligue 2 amateur : La 22e journée débutera aujourd'hui    Le huis clos sera au rendez-vous de deux matchs ce vendredi    Championnat MLS : l'Algérien Farsi (Columbus Crew) dans l'équipe type de la semaine    Il y a 67 ans, le faucon du Mont Zbarbar, le commandant Si Lakhdar tombait en martyr    « Nuits de la Télévision » à Alger    L'insoutenable et indicible odyssée-tragédie des migrants aux portes de l'Europe, ou le temps venu des rêves confisqués    Le président de la République préside une réunion consacrée au bilan des opérations d'exportation des produits algériens    ANP: Un terroriste capturé et reddition de trois autres en une semaine    A Monsieur le ministre de la Justice    M. Ahmed Kherchi participe à la réunion du comité exécutif de l'UIP    Hidaoui reçoit la cheffe du Bureau de l'UNFPA en Algérie    la Direction générale de la communication à la présidence de la République présente ses condoléances        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Après le deuil, la justice
Séisme de Boumerdès, quatre ans après
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2007

Il y a quatre ans jour pour jour frappait à Boumerdès un séisme sans précédent qui a occasionné des dégâts humains et matériels considérables. La catastrophe a fait des milliers de familles sinistrées que l'Etat devait prendre en charge en toute urgence.
Dès les premiers jours, les actions se sont multipliées pour venir en aide à la population de la région. Des camps de toile seront vite installés dans les quatre coins de la commune pour qu'ils soient remplacés en l'espace de 4 à 5 mois par des chalets. Le cataclysme a provoqué la mort de 1391 personnes et des dommages plus ou moins importants à 95 243 logements et 890 édifices publics. Passée l'urgence d'abriter les citoyens dans des conditions meilleures afin qu'ils ne passent pas l'hiver sous les tentes, les pouvoirs publics se sont attelés à « gérer les incidences du séisme ». Aussi émettra-t-on un décret fixant des aides financières pour arrêter un programme de reconstruction dans toute la zone sinistrée. Un bilan avancé hier par la wilaya de Boumerdès fait état d'un avancement considérable dans la prise en charge de tous les sinistrés du département. En effet, les 82 581 habitations à conforter ou à réhabiliter ont totalement été prises en charge, lit-on dans le document de la wilaya. Pour ce qui est des habitations perdues et qui sont au nombre de 9467, l'administration affirme que 8140 d'entre elles, soit un taux de 86%, ont été remplacées. Soit dans le cadre du programme de la reconstruction des habitations par l'Etat, lequel programme contient plus de 8000 unités, soit dans celui de l'aide à la reconstruction collective ou individuelle, ou alors en accordant carrément des aides à l'acquisition (achat) de logements. Le bilan de la wilaya de Boumerdès, arrêté au mois de mai courant, révèle que l'opération de relogement a touché jusqu'ici 4287 familles dans les quatre coins de la wilaya, tandis que 3787 autres sont prises en charge dans le cadre de la reconstruction et 66 autres été ont aidées afin d'acquérir un toit. Les 1327 cas restants représentent « pour l'essentiel des familles qui préfèrent attendre les logements en cours de réalisation dans leurs communes respectives ». « Si ces familles avaient accepté le relogement dans d'autres communes, on aurait pratiquement achevé l'opération de prise en charge des sinistrés de la catégorie rouge 5 qui remplissent les conditions réglementaires », précise l'administration. Pour ce qui est des fiches composées et les cas particuliers, les autorités de wilaya affirment que « leur examen se poursuivra au cas par cas », car le décret portant aide aux sinistrés stipule que l'on n'accorde qu'une aide à tout citoyen pouvant justifier la propriété de la bâtisse écroulée, quel que soit le nombre d'appartements qu'elle renfermait et sans tenir compte du nombre de foyers qu'elle abritait. Cela a fait sentir à une catégorie de citoyens, notamment les locataires et ceux qui vivaient dans une habitation collective (chez leurs parents par exemple), qu'ils ont été « lésés ». Les ex-occupants des logements de fonction se sont retrouvés dans la même situation. Le séisme du 21 mai 2003 n'a pas épargné les édifices publics, puisque pas moins de 890 unités ont été endommagées et aujourd'hui on est à 93% des dégâts réparés dans ce registre.
La gestion des chalets, un casse-tête
Les 15 467 chalets installés sur tout le territoire de la wilaya passent au volet social lorsqu'ils sont libérés par les sinistrés, a décidé le gouvernement. Leur gestion est en train d'être confiée à l'OPGI. Il y a des voix qui s'élèvent pour exiger que l'on démantèle ceux installés sur des terres agricoles et d'autres qui réclament la récupération de ceux qui se trouvent au bord de la mer pour un usage touristique. Mais la crise de logement ne semble pas permettre de telles options. Surtout que depuis 2003 tous les efforts de construction dans la wilaya sont portés sur le relogement des sinistrés, mettant ainsi en attente les cas sociaux.
Le procès « très prochainement »
Devant l'ampleur des dégâts enregistrés lors de cette catastrophe, l'on devait situer les responsabilités. L'Etat a pour ce faire lancé une action en justice afin de définir les erreurs et situer les responsabilités. La Gendarmerie nationale a mené son enquête qui a duré plus d'une année et ainsi entendu des milliers de citoyens soit en tant qu'inculpés ou en tant que témoins. L'enquête s'articule bien entendu sur les responsables d'entreprises de construction, les promoteurs publics et privés ainsi que les responsables élus ou désignés qui ont eu à gérer les projets de construction qui ont lors du séisme révélé une fragilité qui sème le doute. On ne s'explique pas comment un bâtiment de 3 étages construit pendant les années 1980 ou 1990 s'écroule comme un château de cartes alors que tout autour d'autres bâtisses plus imposantes ont résisté à la secousse. L'enquête de la gendarmerie achevée, le dossier a été transmis à la justice qui, depuis 2005, mène son instruction. Il y a une année, le dossier a été renvoyé par la chambre d'accusation au magistrat instructeur pour un complément et un approfondissement de l'examen. Si tout reste en l'état actuel, 38 personnes répondront devant le juge pour des chefs d'inculpation de « fraude dans la construction », « d'homicide involontaire », « de blessures involontaires », « de transgression de la loi relative à la construction » en plus d'autres chefs d'inculpation que notre source refuse de divulguer par « devoir du secret de l'instruction ». Sans avancer de date précise, une source judiciaire nous a affirmé hier que « le dossier est finalisé ». Reste l'aspect technique pour préparer toutes les conditions permettant la tenue d'un procès. Si le dossier du séisme a pris tout ce temps, c'est parce que de multiples expertises ont été faites et refaites, nous a-t-on expliqué. Notre source refuse cependant de « s'aventurer sur une date quelconque ». Il faudra des conditions matérielles très importantes lorsqu'on sait que la gendarmerie a remis d'impressionnantes quantités de documents à la justice avec un rapport dépassant les 2000 pages. A cela s'ajoute le fait que toutes les victimes, soit toutes celles qui ont essuyé des pertes matérielles ou humaines, peuvent se constituer partie civile dans ce procès. Notre source nous déclare que « si ce n'est pas cet été, le procès interviendra au début de l'année judiciaire prochaine ». Un procès est attendu, vu que seront jugées des personnes accusées d'avoir fraudé sur les normes de construction, laquelle fraude a provoqué des milliers de morts et de blessés, des handicapés, des veuves et des orphelins.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.