Voir d'autres talents aux formidables aptitudes et capables de magnifiques performances reprendre goût à la création. Ennes est le nouvel album qui vient de paraître aux éditions Belda Diffusion dont l'auteur Karim Aouidat, a ébloui le public par sa voix d'or et aussi par une imposante exécution instrumentale au mandole grâce à un jeu de mains distingué. Aouidat, au nom d'artiste éponyme est né dans un quartier de la Basse-Alger. Il a débuté sa carrière artistique en 1986, comme tous les jeunes autodidactes. En se frottant aux grands noms du milieu artistique, il a réussi à affiner ses différents talents grâce à ses capacités d'assimilation et à ses dons divers. Voyant l'utilité d'une formation dans ce sens, Karim n'est pas allé par quatre chemins pour adhérer à l'école de musique El Assilia. L'artiste, qui est l'auteur-compositeur de l'oeuvre, s'exprime dans une langue ancestrale, de poésie et de sagesse, et chante aussi dans le genre chaâbi, qui se veut la musique de la constance, de la convivialité et des modestes. Un style qui lui correspond parfaitement en tant que chanteur. A la manière de ses aînés tels que El Anka, Kamel Messaoudi, Amar Ezzahi, les notes sont gracieusement égrenées. Pour preuve, il n'est pas surpris par ce succès auprès du public, quand il a occupé la première place durant des semaines à l'émission Chaâbi Dialna au hit-parade de la radio El Bahdja. Il participera à plusieurs concours et anima des fêtes de mariage. Il est classé parmi les 10 premiers au Festival national de la chanson chaâbie 2007. C'est très encourageant dans la mesure où cela va l'aider dans le futur. La composition de ses oeuvres est réussie. L'album se caractérise par de savantes combinaisons de mandole, de banjo, de basse synthétique et des rythmes enveloppants, aussi riches que savoureux, le tout pétri dans un ton qui respire l'air de la Casbah. La grande originalité de l'oeuvre se sent nettement dans la chanson Ennes taâref Ennes (les gens connaissent les gens). Un thème extrêmement sensible qui relate l'intégrité de la personne dans une société à la pensée unique. Comme tout artiste algérien, Karim Aouidat est livré à son propre sort. Il se retrouve impliqué dans un processus de production musicale qui ne dit pas son nom...Ce jeune artiste devrait être épaulé par son manager, compte tenu d'un contrat signé en dehors des règles établies. Malgré tout, il ne désespère pas. Sa passion pour l'art, certes, le conduira inexorablement vers d'autres cieux et d'autres lumières. D'ailleurs, il a décidé de prendre son destin en main, en préparant son prochain album intitulé El Bahdja, car pour lui la dignité humaine ne se marchande pas. Son engagement pour la liberté, la démocratie, la patrie...ne sont que de vibrants hommages aux valeurs immuables. Ces initiatives pour la promotion de l'activité culturelle algérienne constituent l'une des plus belles des ambitions pour découvrir d'autres talents aux formidables aptitudes et capables de magnifiques prouesses, voire reprendre goût à la création...pour peu qu'on leur fasse confiance et qu'on les mette sur les rails.