L'oasis de Taghit a abrité, ce dimanche, un séminaire consacré au métier de la sage femme. Plus d'une centaine de sages femmes, médecins et cadres de la santé publique ont participé à cette rencontre pour passer en revue les embûches qui entravent l'exercice de la profession. Plusieurs communications ont été faites. C'est le cas notamment de celle présentée par le Dr Benbekriti, qui a traité de la grossesse et ses complications, des accouchements à risque ainsi que des évacuations en obstétrique. Mais ces communications ont toutes convergé sur un point essentiel, à savoir, l'impérieuse nécessité de poursuivre la formation continue de la sage femme et en particulier celle qui exerce en milieu rural et en zones éparses. Car, ces contrées sont dépourvues de maternité. D'où l'urgence de les doter de moyens d'évacuation vers les centres hospitaliers des agglomérations urbaines. Pour le Dr Benbekriti, les évacuations se font souvent dans des conditions déplorables. Pour ce praticien, la consultation prénatale demeure l'un des piliers du programme de la prévention maternelle qu'il s'agit de renforcer. Une sage femme nous a parlé en dehors du cadre officiel de l'insuffisance de la formation continue dans ce corps professionnel de la santé, de ses contacts avec les femmes enceintes en zones rurales qui ne font généralement pas, dit-elle, appel à la sage femme en raison de leur faible niveau d'instruction. Ces carences, ajoute-t-elle, concernent le suivi prénatal, périnatal, espacement des naissances et, indique-t-elle, dans la plupart des cas les médecins généralistes ne prennent pas en considération l'avis de la sage-femme. Une mortinatalité de 4% Dans sa communication, Mme Bouziane, accoucheuse, a fait savoir que la wilaya de Béchar a enregistré une baisse sensible et constante de la fécondité en zone urbaine due au recul de l'âge de mariage, à l'instruction progressive de la femme et à l'usage des moyens contraceptifs. Elle affirme que la mortalité infantile se situe à un taux de 31 décès pour 1000, un taux de mortalité néonatale de 25 et un taux mortinatalité de 40 pour 1000. La méthode locale de contraception est toujours en vigueur. Et de déplorer le fait que la contraception injectable, qui demeure un objectif de santé publique, ne soit pas encore généralisée. Par contre la mortalité maternelle se situe entre 4 à 5 décès par an, ce qui est une avancée indéniable dans la wilaya, dit-elle, par rapport à la moyenne nationale. Enfin, un document contenant des engagements, intitulé « Les hôpitaux amis des bébés », a été signé par les chefs d'établissements des trois secteurs sanitaires de la wilaya (Béchar, Beni Abbès, Abadla). La charte porte dix recommandations relatives à la protection et à l'allaitement du nourisson. Le secteur sanitaire qui aura appliqué intégralement ces recommandations sera primé par le ministère de la santé.