La réforme du système de santé entamée depuis des années tarde à porter ses fruits. Les tentatives d'améliorer la qualité des soins et le processus de gestion lié à l'administration, la logistique, les finances et les ressources humaines n'ont pas encore atteint le niveau international qui vise à arriver à « de meilleurs soins à un meilleur prix ». Pour ce faire, les spécialistes recommandent d'abord de procéder à l'évaluation de la qualité des infrastructures de santé, ce que va tenter de faire le CHU de Blida, en collaboration avec une équipe d'experts de l'Unité internationale de santé de l'université de Montréal, en partenariat avec l'American Medical Institute of Algeria, dirigé par Dr Medhkour. Une réunion de travail a regroupé, hier au sein de l'établissement, la communauté hospitalo-universitaire, le conseil scientifique, les directeurs du CHU et de l'Unité internationale de santé, MM. Albert et Zebar. Une rencontre qui a permis aux deux parties, selon M. Zebar, d'aborder tous les aspects liés à la prestation des soins, l'aspect organisationnel et la gestion. Un diagnostic de la situation de l'établissement sera ainsi fait pour lancer la démarche préconisée par l'unité qui doit aboutir, selon M. Zebar, à l'inscription de l'hôpital (CHU de Blida) à un processus d'accréditation qui consiste en « une procédure d'évaluation externe d'un établissement qui sera effectuée par des professionnels indépendants de l'établissement et des organes de tutelle. Il est question de l'évaluation du fonctionnement de la structure hospitalière sur le plan médical, paramédical, la gestion administrative, etc. », a-t-il indiqué. L'objectif de cette évaluation, poursuit-il, est de s'assurer de la qualité des soins spécialisés prodigués aux malades, la gestion par délégation et le management. Une première en Algérie qui pourrait, au fil des années, se généraliser aux grands établissements de santé. Mais comment peut-on y arriver ? La question est simple, selon le directeur de l'Unité internationale de santé, spécialisé justement dans l'amélioration des systèmes de santé, que nous avons rencontré. Le travail consiste, explique M. Albert, à renforcer les capacités individuelles en se basant sur des actions visant la formation, la recherche et l'appui technique après avoir établi un diagnostic de tout l'hôpital : « Nous disposons d'un outil d'évaluation de performance hospitalière, validé par l'OMS, que nous avons implanté dans de nombreux hôpitaux du Québec, qui permettra de cerner tout le fonctionnement de ces établissements. Cet outil permet de couvrir toutes les dimensions de l'établissement. Il contient une série d'indicateurs composant la base sur laquelle des comparaisons peuvent se faire avec d'autres hôpitaux ou avec l'hôpital lui même. » Pour ce faire, explique encore M. Albert, il est important de collecter d'abord toutes les données relatives à toutes les activités pour être analysées et définir l'état de santé de l'hôpital. « Ce qui va stimuler l'obligation de s'améliorer au plan fonctionnement qui aboutira systématiquement à l'amélioration de la qualité des soins », dira-t-il, en précisant que cette opération-pilote est généreusement offerte par l'unité de santé à l'hôpital de Blida. M. Albert signale que l'organisme qu'il dirige a pour mission de promouvoir la santé et il est actuellement actif dans 30 pays francophones et en Amérique latine.