Sans grande surprise, le Conseil constitutionnel a confirmé hier la quasi-totalité des résultats du scrutin législatif du 17 mai dernier. Des législatives marquées par un taux d'abstention record, plus de 64%, et des soupçons de fraude généralisée. Prévisible, le verdict du Conseil constitutionnel tel qu'il a été communiqué ne souffrait d'aucune ambiguïté. Intervenant hier soir au JT de 20h de la Télévision nationale, le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïh, a clairement conforté le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, dans les scores qu'il avait déclinés vendredi dernier. Lesquels scores avaient toutefois consacré la victoire sans panache du trio de l'Alliance présidentielle, le FLN, le RND et le MSP. Après des « vérifications poussées », a indiqué dans son intervention Boualem Bessaïh, les membres du conseil ont décidé d'un léger toilettage à apporter à la configuration du futur Parlement. Ainsi, le Conseil constitutionnel a accordé un siège supplémentaire au RND (62 au lieu de 61) alors que le MSP, troisième au classement avec 52 députés s'est vu amputé d'un siège. Vainqueur des dernières élections, le FLN gardera intact son butin. 136 inamovibles sièges. Moussa Touati, le secrétaire général du FNA, se verra, quant à lui, gratifié de 2 précieuses places à l'APN. De 13, il passera à 15 sièges pleins. Il apparaît dès lors que ni la polémique Bouchaïr-Zerhouni autour de la régularité de la consultation électorale, ni le contexte tout particulier des élections à forte valeur abstentionniste, ni la quantité considérable de recours introduits par les partis politiques suite à des cas de « bourrage » et de « fraude manifeste », encore moins l'avenir d'un Parlement claudiquant à la naissance et souffrant d'un déficit insurmontable en légitimité, n'ont trouvé auprès des 9 membres du conseil, matière à envisager l'annulation, même partielle, des résultats très contestés, y compris dans le camp même des vainqueurs. Fidèle à sa réputation de « valideuse automatique » de scrutins, le Conseil a authentifié par sa décision l'acte de naissance de la sixième législature. Celle-là même où sera probablement décidé le devenir de la future Constitution du pays.