Le tournage de la première séquence du film sur Mostefa Ben Boulaïd a été affectué hier au parc zoologique de Ben Aknoun à Alger. Le réalisateur du film est Ahmed Rachedi. La durée du tournage est de douze semaines. Quant à la durée du film, elle est de deux heures, selon le réalisateur Ahmed Rachedi. Outre Alger, des séquences du film seront tournées à Constantine, Oued Souf, les Aurès et la Tunisie. Notons que Mostefa Ben Boulaïd est un des acteurs principaux de la guerre d'indépendance algérienne. Né le 5 février 1917 près d'Arris, dans les Aurès, Mostefa Ben Boulaïd est issu d'une famille de petits propriétaires fonciers et de commerçants. En 1937, il émigre en France et revient au pays en avril 1938. Mobilisé en 1939, il fait la guerre dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale. Il est réformé pour blessures en 1942, puis remobilisé en 1943. Adjudant, il devient une fois la guerre terminée président de la corporation des marchands de tissus des Aurès. Comme il obtient une licence pour exploiter une ligne de cars entre Arris et Batna. Mostefa Ben Boulaïd adhère au PPA-MTLD en 1946 et se présente en avril 1948 aux élections à l'Assemblée algérienne. Il est élu mais l'administration coloniale nomme à sa place Cadi Abdelkader. Devenu un des principaux responsables de l'Organisation secrète (OS) dans les Aurès, il commence à constituer son dépôt d'armes qui servira à la révolution de 1954. Membre du comité central du MTLD en 1953, il a tenté en vain de mettre fin aux divergences opposant Messali Hadj à la direction du parti pour engager ce parti nationaliste dans la voie de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie. Il rejoint les centralistes puis rompt avec eux. Membre fondateur du Comité révolutionnaire d'union et d'action (CRUA), il hypothèque ses biens pour financer la révolution. Membre fondateur du FLN, il se retrouve à la tête de la Wilaya I (les Aurès) où il dirige le déclenchement de la lutte armée du 1er Novembre 1954. Le 24 janvier 1955, il part à Tripoli pour se procurer des armes. Il est arrêté le 12 février de la même année à la frontière tuniso-libyenne. Condamné à mort en conséquence, il s'évade le 14 novembre 1955 de la prison de Koudiat (Constantine) et rejoint le maquis. Il trouve la mort en mars 1956, victime d'une radio piégée parachutée sur djebel Lazoug par une unité des forces armées coloniales.