Pendant cinq jours, du 27 au 31 mai, la population de Béchar va vivre à la cadence et au rythme de la musique gnaouie. C'est le premier festival du genre qui sera organisé dans la wilaya et placé sous le haut patronage du ministère de la Culture. 17 troupes musicales de différentes régions du pays ont annoncé leur participation à cette manifestation culturelle. Mais d'où vient cette musique gnaouie ? Bien qu'originaire d'Afrique noire, plus précisément de Guinée Conakry, le genre gnaoui, dit-on, exprime aussi une dimension africaine de la culture algérienne dans ses multiples composantes. Mais les connaisseurs de ce genre de musique s'empressent d'ajouter que son originalité est qu'elle a su évoluer à travers les temps, les bouleversements musicaux à garder toujours son cachet authentique et a largement contribué, par ses différents apports, à influencer les autres genres musicaux. Pour le commissaire du Festival, Hocine Zaïdi, sociologue de formation et musicien dans la troupe d'El Ferda de Kenadsa, le choix de Béchar pour organiser cette manifestation n'est pas fortuit. Il a été fait en raison des spécificités musicales, régionales et locales, de la région. Toujours selon le responsable du Festival, l'engouement, de plus en plus manifeste pour ce genre de chant, s'expliquerait davantage par sa propension à fusionner avec d'autres types de musiques, notamment occidentales. La manifestation culturelle va se dérouler au grand stade El Nasr, où il est prévu une forte participation du public et de nombreux invités. Mais en perspective de la tenue du Festival international gnaoui, qui aura lieu à Alger au mois de juillet prochain, l'organisateur de la manifestation locale compte opérer, dit-il, une sélection parmi les 17 troupes musicales qui vont se produire sur scène en vue de leur participation au Festival d'Alger. La direction de la culture de la wilaya et le responsable du festival désigné travaillent depuis deux mois à mettre en place les préparatifs de cette rencontre musicale, en partie financée par le ministère de la Culture, sponsorisée par Sonatrach, et une entreprise privée locale Prodag 2000 avec une enveloppe avoisinant 10 millions de dinars. L'arrivée de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, pour assister à l'ouverture du Festival, a été annoncée, mais n'a pas été, jusqu'ici, confirmée.