Le président du MSP, Abou Djerra Soltani, a critiqué les partis ayant boycotté les législatives du 17 mai. Il a déclaré, lors d'un meeting populaire, organisé jeudi dernier, que la réaction des partis ayant opté pour l'abstention aux dernières législatives n'était ni convenable ni utile pour le peuple algérien aspirant depuis toujours à un vrai changement pour vivre en paix et en liberté. Et d'ajouter que “si ces partis ont participé à ce grand événement, la situation aurait sans doute changé en mieux en comparaison avec celle que vivent actuellement les citoyens”. Toutefois, il a indiqué que les citoyens ayant boycotté ces législatives ont raison, puisque rien n'a changé, tout en appelant à lutter contre le désespoir qui affecte le peuple algérien depuis longtemps. Abou Djerra n'a pas raté l'occasion, profitant de la deuxième position de sa formation dans la wilaya El Oued (2 sièges) pour avancer devant une foule nombreuse que le combat pacifique pour le changement tranquille a commencé. Le ministre d'Etat s'est montré convaincu que son parti aboutira au pouvoir en 2012 sans donner plus d'explications et ni de précisions. Mais il a précisé que “le mouvement Hamas est un parti islamique, démocratique et que l'Algérie ne peut être édifiée qu'avec ce trio de facteurs et nos rêves seront réalisés en 2012”. Par ailleurs, Abou Djerra Soltani a déclaré que les portes du MSP sont ouvertes à tout le monde, sauf ceux qui ont une “histoire noire” ainsi que ceux qui sont impliqués dans des affaires morales. Il a même invité le chanteur Abdellah Menaï ayant assisté au meeting à adhérer au MSP à condition que ce dernier purifie ses chants ! A Laghouat, Boudjerra Soltani a animé vendredi dernier en fin d'après-midi un meeting à la salle M'zi pour célébrer l'élection et pour un troisième mandat consécutif de M. Azziez, ex-président du Majliss Echoura du temps de Nahnah. Satisfait d'un résultat que personne n'attendait et que d'aucuns attribuent à un quota reconnu au MSP dans une wilaya où récemment, à la surprise générale, cette formation a obtenu un siège de sénateur alors qu'elle n'y compte qu'une trentaine d'élus, Soltani qui reconnaît la faiblesse du taux de participation attribue le succès obtenu aux femmes militantes de sa formation qui « en faisant du porte-à-porte ont réveillé ceux qui sommeillaient d'entre les hommes ». A contre-courant de ce qu'il avait soutenu le lendemain des résultats, Soltani défend à sa manière le scrutin. « Ce fut un événement historique, démocratique et populaire », dit-il avant d'ajouter : « Je suis venu à Laghouat, à l'instar des wilayas où notre formation a obtenu la première et deuxième positions, pour réchauffer et égayer une atmosphère que d'autres veulent tiède et froide, à ceux qui qualifient les législatives de non-événement, nous leur disons que l'Algérie est contente et est en train de changer dans le calme et la stabilité. » Le n°1 du MSP s'est livré à une acrobatie pour traiter de la fraude. De son point de vue, « il n'y a pas eu fraude, il y a eu seulement trop de dépassements ». Dépassements qu'il impute à « des agents zélés de l'administration qui n'ont pas encore digéré que cela ne sert à rien de frauder. Ils ont rempli les urnes bien avant que les citoyens ne votent… Ils ont plus de 60 ans d'âge et ils continuent de frauder, ce sont eux qui sont à l'origine de l'abstention », soutient-il. Faisant état des pressions lors du scrutin, Soltani s'est adressé au président de la République et au ministre de l'Intérieur pour blanchir l'institution administrative de toute responsabilité sur les dépassements constatés. Soltani s'en est pris au FLN sans le citer pour dire « que ceux qui ont misé sur les festins et le tribalisme sont les seuls responsables de l'abstention, il faut qu'ils admettent que la fraude ne sert plus à rien, le trucage c'est fini, que le peuple est mature et apte à choisir librement ses représentants ». Interpellé à la fin du meeting, Soltani très tendu a refusé de répondre à nos questions, en disant qu'il était venu « juste pour faire la fête », même s'il ne donnait pas l'impression d'avoir la tête à cela. M. Z., R. S. Y.