Une page pour tourner la pageSon dernier ouvrage, Une guerre se meurt, est paru chez Casbah Edition et sorti durant le 9e Salon international du livre d'Alger. Jeudi dernier, Mohamed Magani était au café littéraire de la Bibliothque nationale, à Alger. « Comment tourner la page des années 1990 ? » Une question que l'auteur pose comme l'origine de son roman. Une histoire d'horreurs pour y répondre ? Selon le conseiller éditorial de Casbah Edition, Mouloud Achour, ex-rédacteur en chef du quotidien Liberté et auteur dans la même maison d'édition, « Mohamed Magani a trouvé une façon originale de dire toute la difficulté ces dix dernière années, de dire l'espoir aussi ». C'est la découverte du charnier, où est dissimulée la tête de l'époux, quête du personnage féminin du livre, qui fonde le retour de l'espoir chez Magani. Encadrée par le directeur de la BN, de son éditeur Smaïl Ameziane et du conseiller littéraire de Casbah, la rencontre avait les allures de retrouvailles, agrémentées de la présence d'anciennes connaissance de l'auteur. Auteur d'études dont Histoire de la sociologie chez Ibn Khaldoun et de Un temps berlinois, Esthétique du boucher, Le refuge des ruines, romans parus chez Barzakh Edition, en sus de deux recueils de nouvelles en anglais, Mohamed Magani traîne un sillage scriptural atypique. Un parcours qui l'a amené à connaître d'autres manières d'être écivain. Il en est ainsi de la fédération des bouchers d'Italie qui l'a invité pour son livre Esthétique du boucher. « C'était formidable et je suis honnoré d'être boucher », lance-t-il avec un sourire. La soumission des auteurs algériens aux exigences des éditeurs de l'Hexagone durant les années 1990 laisse par contre dans la bouche de Magani un goût âcre. « La francophonie est responsable de notre isolement », lâche l'auteur. Selon lui, il y a un travail à faire au niveau des éditeurs : « Il faut provoquer des rencontres avec des pays autres que la France. Il ne faut plus attendre le feu vert des Français. » « Les pays scandinaves, l'Allemagne font l'Europe aussi », suggère-t-il. Les éditeurs peuvent-ils être intéressé ? Pas beaucoup de remous dans la salle. La problématique écologique déteint autrement sur l'auteur. Elle présente dans Une guerre se meurt. Et Magani promet de s'y consacrer dans son prochain livre.