De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La pollution des côtes oranaises par des ballastages des bateaux nationaux ou étrangers ou encore par les usines situées sur la bande du littoral est un fait réel. Malgré la mise en place d'une cellule de veille multisectorielle, comprenant des représentants du secteur de la santé, de l'environnement, des chercheurs et des spécialistes des questions de pollution, des scientifiques, des communes côtières, de la wilaya, des services de météorologie ainsi que le ministère habilité, la situation ne semble pas s'améliorer. Les plaques noirâtres de produits chimiques au large des côtes proches, photos prises grâce aux deux satellites algériens Alsat I et II, démontrent l'ampleur de la tâche qui attend les responsables du secteur de l'environnement et de l'énergie. Cela n'a pas manqué de créer des tensions ici et là. Mais le plus intéressant a été la mise en place de cette cellule de veille chapeautée par un comité ad hoc chargé du suivi et des évaluations périodiques. Seulement, rien n'a filtré sur cette situation alarmante. Cela est d'autant plus inquiétant que les analyses effectuées par deux organismes officiels, le Centre national des techniques spatiales (CNTS) d'Arzew et la commission antipollution marine et atmosphérique du ministère de l'Energie, ont relevé la présence de taux importants de métaux lourds comme le mercure, le cuivre, le zinc et le manganèse dans les eaux marines des ports de Béthioua et d'Arzew. Des produits pétrochimiques et gaziers qui ont stagné pendant des années dans ces eaux sans aucun traitement. L'accumulation est grande et dangereuse, dit-on dans les coulisses des ministères concernés. Selon les chiffres horrifiants communiqués à l'époque, «un taux de pollution bactériologique des eaux marines qui correspond à 74 tonnes, soit plus de 500 bactéries dans 100 millilitres», est-il noté. Des cas de répercussions graves sur la santé humaine existent sans parler de la destruction de l'écosystème marin. Il y a quelque temps, une panique invraisemblable avait eu lieu dans les urgences de l'hôpital de Aïn Témouchent du fait de l'affluence de dizaines de cas présentant des symptômes similaires. Visiblement, la cinquantaine de patients n'était pas intoxiquée, mais contaminée et présentant des difficultés respiratoires, des irritations de la peau et des yeux, etc. Il y a une année, les baigneurs avaient été surpris par une nappe noirâtre géante. Sa seule présence a nécessité l'évacuation de toute la plage. Les pompiers et les éléments des unités de la zone pétrochimiques ont eu fort à faire pour la dégager de la côte. Pareils incidents sont récurrents et seules des mesures réelles et courageuses peuvent endiguer le phénomène et préserver nos fonds biologiques marins ainsi que la santé des citoyens des contaminations toxiques dangereuses pour la vie de manière générale.