Après un report de quatre jours ayant ouvert la voie à une grave polémique, la nouvelle APN sera installée officiellement aujourd'hui. La cérémonie d'investiture se tiendra ce matin au siège de l'Assemblée, à Alger. Le coup d'envoi de la première session plénière de cette législature sera donné, comme le stipule l'article 113 de la Constitution, sous la présidence du doyen des députés assisté de deux de ses collègues les plus jeunes. En plus de l'installation de la commission de confirmation de la qualité de députation, les nouveaux députés « éliront » le nouveau président de l'APN. Le nom de celui-ci est d'ores et déjà connu. Il s'agit de l'actuel ministre des Relations avec le Parlement, Abdelaziz Ziari. Plébiscité, lundi dernier, par les trois partis de l'Alliance, le FLN, le RND et le MSP, M. Ziari sera le huitième président de la chambre basse. Un poste qu'il occupera durant 5 ans, soit jusqu'à la fin de la sixième législature. Toutefois, l'on se demande dans quel climat se déroulera cette cérémonie ? Les députés dépasseront-ils cette crise de « légitimité » née après le scrutin du 17 mai ? Elue avec un taux de participation le plus faible de l'histoire (35% de participation), l'APN, version 2007-2012, traînera comme un boulet ce manque de représentativité. En effet, plus 65% de la population avaient tourné le dos aux urnes lors de la dernière élection. Ce comportement est interprété comme « un rejet massif de la politique » par le citoyen et « une prise de conscience » de l'inutilité du Parlement devenu, aux yeux de la population, comme une « caisse de résonance du pouvoir » et « un lieu d'enrichissement individuel par excellence ». Le phénomène de l'abstention a non seulement mis mal à l'aise les autorités, mais aussi tous les partis politiques qui ont pris part à cette joute électorale. Tout le monde a appelé, d'ailleurs, à une analyse sérieuse de la question pour éviter une éventuelle récidive à l'occasion des élections locales du 6 septembre prochain. Les nouveaux députés sont ainsi appelés à relever le défi et tenter de convaincre ces millions d'Algériens qui ont perdu confiance en la politique et qui boudent massivement les urnes. La tenue de leurs promesses électorales pourrait contribuer à la réussite de cette mission. L'autre défi, qui devrait être assumé par cette nouvelle Assemblé, est d'essuyer la piètre prestation de la défunte Assemblée. Les conditions sont à moitié réunies pour cela : contrairement au dernier quinquennat, cette nouvelle APN est qualifiée de « mosaïque ». Elle sera composée de plusieurs sensibilités politiques, ce qui donnera probablement une nouvelle vie au palais Zighout Youcef. A souligner que le gouvernement de Abdelaziz Belkhadem démissionnera aujourd'hui.
