Deux clans du FLN s'affrontent à Bouira : ceux qui ont soutenu la liste des candidats menée par l'ancien ministre et ancien député M. Kara aux dernières législatives et ceux qui se rangent derrière le secrétaire général de la mouhafadha et sénateur, M. Boughera. Les premiers rejettent la responsabilité des résultats mitigés engrangés par le FLN aux précédentes élections sur les seconds, allant jusqu'à les accuser d'avoir appelé à voter pour d'autres candidats afin de faire échouer la liste FLN. Plus grave, selon certains, au niveau de certaines kasmas, comme Dirah par exemple, on a payé des électeurs (400 DA la voix) pour les inciter à voter pour d'autres candidats. La preuve, les éléments du premier clan la voient dans le fait que la tête de liste FLN n'a obtenu à ces législatives que 1100 voix dans une ville (Lakhdaria) qui en compte 50 000 et dont le candidat FLN est originaire. La banderole tendue sur la grille du square Si Haouès, en face de la mouhafadha, placée là par le premier groupe, réclame que le parti soit purgé des traîtres et des éléments qui visent son implosion. La déclaration lue jeudi dernier par le porte-parole de ce groupe devant la mouhafadha reprend l'essentiel des reproches cités plus haut et demande, sous peine de réaction contestataire violente, la constitution d'une commission d'enquête dans les huit jours qui suivent et des intérims pour assurer le fonctionnement des structures du parti en attendant des élections libres. Le mouhafedh et sénateur fraîchement élu, derrière lequel se rangent les chefs de kasma et avec lesquels il se réunira ce jeudi pour évaluer les efforts consentis lors des dernières législatives et les résultats obtenus, contre-attaque : il n'y a pas de division au sein du FLN. Cela a été réglé une bonne fois pour toutes lors du 8e congrès unificateur (allusion claire au déchirement opéré par les partisans de l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis et ceux favorables au redressement). Pour cet ancien fidèle de Benflis, il n'y a pas de divergences entre lui et M. Kara, partisan du redressement et tête de liste FLN aux dernière législatives. Pour montrer que « la traîtrise n'a pas de place au FLN », il cite le nombre de meetings (18) qu'il a animés lors de la dernière campagne électorale et rencontres locales (26 avec les citoyens), sans parler de la mobilisation générale où toutes les kasmas ont été fortement impliquées. Cependant, selon lui, les résultats auraient été meilleurs si la liste des candidats aux dernières législatives avait donné des représentants pour des villes comme Bouira (57 000 votants) et Aïn Bessam (28 000 votants). Enfin (pique dirigée vers les hautes instances du parti ?), le SG de la mouhafadha déclarait s'être battu pour le parti, pas pour les individus (candidats).