Un processus de redressement ou de mise à niveau des entreprises économiques doit sa réussite à la ponctualité et la précision dans l'identification des paramètres microéconomiques de chaque entité. Ceci constitue la substance de la thèse que le Dr Abdelhak Lamiri a développé lors de la conférence qu'il a présentée mardi dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou sous le thème de " Redressement et mise à niveau des entreprises algériennes dans le contexte de la mondialisation ", dans le cadre des portes ouvertes organisées par l'Institut international de management INSIM, dont il est PDG. Tout au long de son exposé, le docteur Lamiri s'est mis à décortiquer les différents programmes de mise à niveau auxquels ont été soumises de nombreuses entreprises économiques durant les trois dernières décennies. Dans la foulée, le premier responsable de l'INSIM regrette que les gouvernements qui se sont succédé aient déboursé quelque 120 milliards de dollars à l'ombre des différentes opérations de redressement et de mise à niveau sans que les objectifs escomptés ne soient atteints. Ce ratage, estime l'économiste, est dû à l'absence de stratégies précises identifiant les points forts et les points faibles de chaque entreprise selon ses spécificités et son environnement. Pour cela, il requiert la concentration des programmes de mise à niveau et de redressement au niveau microéconomique au lieu que le gouvernement se contente de tracer des politiques nationales dans un cadre globalisant. Dans ce sillage, il n'a pas manqué d'émettre des appréhensions quant à l'aboutissement de " la nouvelle stratégie industrielle " prônée par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, en déclarant que " si cette stratégie se présente sous forme d'une politique nationale se limitant à des généralités, elle n'aura aucune chance d'aboutir ". Afin de ne pas se tromper sur l'élaboration des plans d'actions et de l'identification des objectifs à atteindre, il requiert la nécessité de laisser le soin à des organismes spécialisés, à l'instar des instituts de développement et d'études stratégiques dont l'efficacité n'est plus à prouver eu égard à leurs compétences. Dans le même sillage, pour Abdelhak Lamiri, ce n'est que dans les pays sous-développés que les instituts de cette vocation ne sont pas mis en valeur. Ces pays préfèrent confier cette tâche à des ministères dont le nombre est souvent foisonnant. Au niveau microéconomique, le conférencier a développé " les facteurs clé " du succès auxquels chaque entreprise doit se référer pour réussir son plan de mise à niveau. Ces facteurs sont d'ordre commun ou spécifique. Les premiers, à savoir les facteurs communs, s'appliquent à toutes les entreprises quel que soit leur secteur d'activité ou leur taille. Ces facteurs se traduisent généralement par la gestion de la ressource humaine et le management de l'information et du renseignement qui, de l'avis de l'économiste, nécessitent des plans de gestion et des projections ponctuelles. Le second type de ces facteurs est d'ordre spécifique et renferme les paramètres qui diffèrent d'une entreprise à une autre en fonction de son secteur d'activité, de sa taille et de sa santé financière, entre autres. Revenant sur les projections que le gouvernement prévoit à l'avenir en matière de mise à niveau, il évoquera le nouveau programme, chapeauté par le ministère de la PME/PMI, d'une valeur de 6 milliards de dinars et qui s'étale sur six ans.