La réussite d'une transition économique passe impérativement par des projections plus pertinentes et plus précises au niveau de la microéconomie. Cette approche a été développée par l'économiste Abdelhak Lamiri, lors d'une conférence sur "le redressement et la mise à niveau des entreprises algériennes dans le contexte de la mondialisation " qu'il a animée mardi dernier à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l'initiative de l'Institut international de management (INSIM). A cette occasion, le PHD Lamili, PDG du groupe INSIM, a passé au peigne fin les différentes politiques de mise à niveau des entreprises économiques que chaque gouvernement en Algérie tente d'appliquer depuis plusieurs années. De ce fait, il estime que si la plupart de ces politiques n'ont pas atteint les objectifs escomptés, cela est dû au fait que "les projections tracées dans le cadre des stratégies nationales globalisantes n'ont pas été suivies de plans d'actions concrets pour chaque entreprise". Portant du principe que toute opération de redressement ou de mise à niveau doit s'opérer au niveau de l'entreprise elle-même, le conférencier a mis en avant les deux dimensions des facteurs clés du succès de chaque entité économique. Dans ce sens, il évoquera ce qu'il considère comme étant des facteurs communs applicables à toutes les entreprises et qui concernent notamment la gestion des ressources humaines et l'adoption d'un meilleur management de l'information. Dans cette lancée, il suggère, à titre illustratif, la définition d'une politique salariale modulable qui peut éviter le recours aux licenciements, et ce, à travers la distinction de trois parties dans le salaire : la partie fixe, la partie variable en fonction de la santé financière de l'entreprise et celle variable en fonction de la productivité de l'employé. Au volet relatif au redressement des entreprises en difficulté, le professeur Lamili estime qu'"il faudra changer les mécanismes qui reflètent la réalité de l'environnement dans lequel l'entreprise évolue pour que les mentalités suivent et s'y ajustent". Après un regard rétrospectif sur les expériences passées, le P-DG de l'INSIM soulève quelques appréhensions quant à la nouvelle stratégie industrielle globale que le gouvernement vient de prôner. Cet économiste juge que les objectifs tracés à l'ombre de cette stratégie risquent d'être ratés si "le gouvernement se contente, encore une fois, de définir des généralités sans traiter au cas par cas chaque entreprise du point de vue microéconomique". Le manque de vision précise, tente-t-il d'expliquer, a fait que l'Algérie dépense quelque 120 milliards de dollars de 1970 à 1995 dans des programmes d'assainissement financier, de redressement et de mise à niveau des entreprises économiques sans que des résultats palpables ne soient enregistrés. En plus de la nouvelle stratégie industrielle, le conférencier reviendra sur la finalité de chacun des trois programmes de mise à niveau en cours. Comme celui engagé dans le cadre du programme MEDA, en partenariat avec l'Union européenne, d'une valeur de 60 millions d'euros. Ce programme ne doit être qu'un catalyseur qui ne concerne que peu d'entreprises.