Quelques minutes après l'ouverture officielle du salon de l'emploi organisé, depuis hier, par l'Association pour la promotion et l'insertion de la jeunesse (APIJ) Annaba, plusieurs groupes de jeunes se sont formés. Des deux sexes, ils sont majoritairement diplômés de l'université ou techniciens supérieurs. Un de ces groupes a abordé la question de l'immigration clandestine. Dans le hall du palais de la culture Mohamed Boudiaf qui abrite le salon, ils ont discuté de la disparition depuis le 17 avril, à minuit, de dix jeunes natifs de la wilaya d'Annaba. Un des membres de ce groupe tenait un avis de recherche sur les disparus. Ces derniers sont : Belabed Merouane (né en 1982) Bouasla Rabah (1983), les frères Jallel Skender et Amar (1979 -1984), Jezzar Redouane (1983), Kasmi Abdelwaheb (1968), Boumendjel Zaki (1981), Saadoun Ahmed (1980), Benberkaï Salim (1980) et Djafflia Sofiane (1986). Quatre d'entre eux sont des diplômés universitaires. Tous étaient au chômage depuis des années. Ils avaient pris la mer à l'aube du 18 avril dernier sur une embarcation de fortune, munie d'un moteur 40 Cv à partir de la plage Echaat (El Tarf) à destination d'un pays d'Europe, via la Sardaigne. Depuis, leurs familles sont sans nouvelles. Dans les propos des uns et des autres, il n'y avait qu'amertume, tristesse et découragement. Beaucoup se sont intéressés aux dernières élections françaises, la victoire de Sarkozy et de sa volonté de casser du Maghrébin, de l'impossibilité de disposer d'un visa, y compris pour se défouler le temps d'un court séjour. Sous leurs yeux presque indifférents, étaient affichées les statistiques émises par l'inspection du travail pour le 1er trimestre 2007. Elles laissent apparaître la création de 386 postes de travail créés dans le secteur de l'agriculture, 3070 dans l'industrie, 785 dans le bâtiment et travaux publics, 13839 dans les services. Ces jeunes ont la certitude que leurs 10 jeunes amis disparus sont détenus au secret par les services de sécurité tunisiens. « Nous avons des informations qu'ils sont détenus au secret dans la prison de Monarghia près de Tunis. En l'absence de toute action énergique de notre ministère des affaires étrangères et de nos représentants diplomatiques au pays de Benali, leurs parents ne sont pas près de les revoir. Dans notre pays, les perspectives sont bien sombres pour les jeunes », a estimé l'un d'entre eux.