Ces jeudi et vendredi, malgré une fraîcheur bien printanière, la plupart des plages d'Annaba a été prise d'assaut par la première fournée d'estivants. Les parasols, chaises et tables ont fait leur apparition tout autant que les vendeurs de glaces et de thé ; la circulation automobile a été très dense. Ce vendredi, Journée mondiale de l'enfant fêtée durant cinq jours, lendemain de celle mondiale sans tabac et préparative des épreuves du Brevet d'enseignement moyen de samedi, beaucoup de citadins ont eu l'impression qu'Annaba est redevenue une belle ville des bords de la Méditerranée. Du cap de Garde au lever de l'Aurore et de Djenane El Bey à Sidi Salem, des fastes du Cours de la Révolution aux couleurs et senteurs de la route de Chetaïbi et Seraïdi, des villas et résidences fastueuses aux cités et quartiers populaires, des immenses champs de blés et tomates industrielles, ce week-end Annaba a éclaté en mille symboles de beauté et de paix. Comment s'étonner que durant ces deux journées, il n'y ait pas eu de faits condamnables ? Que les habitants aient pris d'assaut la mer, la plaine et la montagne sur cette terre dont les sillons arrosés par le Seybouse est porteuse de récoltes prometteuses ? Cette fin de mois de mai et de début d'été, la population d'Annaba a montré qu'elle existe avec ses joies, ses fiertés, l'ardeur de ses sentiments, mais aussi avec les préoccupations du moment. Celles socioéconomiques évoquées à l'occasion de la visite de travail du président de la République, celles que les députés du 17 mai dernier se sont engagés à prendre en charge, des épreuves du baccalauréat 2007 qui se préparent, les prochaines élections locales que l'on dessine déjà à travers des listes pré-établies de noms de candidats. Préoccupations également de ces milliers de jeunes chômeurs qui attendent beaucoup du Salon de wilaya de l'emploi. Il est organisé du 3 au 5 juin au palais des arts et de la culture Mohamed Boudiaf par l'Association pour la promotion et l'insertion des jeunes (APIJ). C'est dire qu'entre joies, fierté et préoccupations, il sera difficile, pour les 650 000 habitants de la wilaya d'Annaba de choisir des instants de bonheur. Ils sont offerts par les 12 communes et les 7 daïras dont le cœur bat au rythme de la production industrielle, agroalimentaire, au rythme des investissements, de la promotion immobilière, des équipements publics et des routes. Choix difficile également quant à l'itinéraire de villégiature à emprunter entre l'intérieur des localités rurales comme Chorfa, El Eulma, Aïn Berda, Berrahal, Tréat, Oued Zied ou de lieux de baignades à Chetaïbi et Aïn Barbar pour camper. Les 20 siècles d'histoire d'Annaba que nous raconte dans son livre H'Sen Derdour est une véritable plaidoirie sur la beauté de cette région si ancienne et où tant de civilisations et d'hommes sont passés. Ce qui illustre bien la difficulté d'appréhender la personnalité, l'originalité et les atouts de toute la région. Creuset de modernité, ville de brassage dans une Algérie mobile, une ville du social dans un monde d'exclusion, Annaba l'été 2007, plaide la cause de son industrie, de son tourisme, son agriculture et de son élevage.