La culture du cerisier attend toujours une sérieuse prise en charge de la part des pouvoirs publics dans la wilaya de Tizi Ouzou afin de faire face aux multiples maladies qui la touchent. Dans la localité de Larbaâ Nath Irathen, connue pour ses cerises, la fête annuelle consacrée à ce fruit l'on peut constater le profond malaise que vivent les cultivateurs. Au centre culturel où se tient cette fête des cerises (du 3 au 5 de ce mois), tous les stands étaient occupés par les apiculteurs, les éleveurs, les pépiniéristes et les vendeurs de matériel agricole. La cerise n'occupe qu'une petite table où l'on a exposé un petit cageot et quatre petits paniers, remplis de ce fruit qui a beaucoup perdu de son goût. La récolte de la saison 2005/2006 ne dépassait pas les 25 quintaux par hectare. Pour cette saison la récolte sera moins importante, dira un fellah qui explique : « En plus de la maladie, la grêle et les fortes pluies qui se sont abattues dernièrement ont causé d'énormes dégâts aux cerisiers. » Il se rappelle, avec regrets, du début des années soixante où une vingtaine d'ouvriers sont restés pendant deux mois à cueillir les cerises dans un champ de Larbaâ Nath Irathen. A cette époque, disait-il, plus de 30 mandataires se rendaient à Alger pour écouler leur récolte. Aujourd'hui, les cerisiers périssent les uns après les autres à cause du capnode, la mouche du cerisier, la teigne du prunier et les pucerons noirs qui massacrent ces arbres devant le regard impuissant des fellahs. L'aide promise l'année dernière par le ministre délégué à l'Agriculture, M. Rachid Benaïssa, à l'occasion de la fête des cerises, n'est toujours pas arrivée. Le seul moyen pour sauver la culture du cerisier est une lutte dans toute la wilaya contre ces parasites pendant une période d'au moins trois années successives, dira un agriculteur. Cela permettra une meilleure reprise de la récolte, indique-t-il. En attendant, le prix d'un kilogramme de cerises se situe entre 500 et 800 DA. Quant à la fête des cerises, en dehors de l'aspect folklorique qu'elle a pris cette année, elle n'a rien d'une fête des cerises, au grand regret des visiteurs qui se sont rendus à Larbaâ Nath Irathen à cette occasion.