Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi à l'unanimité de ses membres la résolution 1570 qui rappelle toutes ses précédentes résolutions sur le Sahara Occidental, en particulier les résolutions 1495 du 31 juillet 2003 et 1541 du 29 avril 2004 par lesquelles il avait fait sien le plan Baker et demandé aux parties de l'accepter et de le mettre en œuvre. Le Conseil de sécurité qui proroge également le mandat de la Minurso jusqu'au trente avril 2005 réaffirme aussi sa volonté à aider les parties pour un règlement juste et durable du conflit qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes des Nations unies. C'est bien là que réside la légalité internationale. Cette même résolution identifie clairement les parties au conflit - le royaume du Maroc et le Front Polisario - et les appelle à coopérer avec les Nations unies pour leur permettre de sortir de l'impasse actuelle. Le rapport du secrétaire général de l'ONU auquel fait référence la résolution identifie le Maroc en tant que principal obstacle du fait de son refus d'accepter et de mettre en œuvre le plan Baker. Alors, quelle leçon tirer de ce consensus renouvellé de la communauté internationale à l'égard de la cause sahraouie sinon que : 1) Il confirme d'abord le caractère non autonome du territoire du Sahara Occidental. 2) Il confirme ensuite la doctrine des Nations unies qui affirme que les peuples sous domination coloniale ont droit à l'autodétermination. 3) Il confirme enfin que le conflit oppose le peuple du Sahara Occidental au royaume du Maroc. Cette approche est une attitude constante des Nations unies depuis l'inscription de cette question, en 1966 à l'ordre du jour de la commission de décolonisation. Il est donc loisible de constater que ce consensus conforte les propos tenus par le chef de l'Etat, le président Bouteflika à Johannesburg, le 22 octobre dernier et plus récemment encore dans son discours devant l'Assemblée populaire nationale. Il confirme également que la position algérienne se confond avec celle de la communauté internationale. Il y a quelques semaines, on s'en souvient, l'ex-secrétaire d'Etat américain et représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, M. James Baker s'était longuement exprimé, dans une interview à une chaîne de télévision américaine, sur la nature du conflit et sur les moyens de son règlement. Il avait indiqué dans ce contexte qu'il s'agit d'un processus de décolonisation contrarié et que son règlement réside dans l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Pour avoir géré ce dossier de longues années durant, et pour avoir connu de près ses principaux protagonistes, qui mieux que M. Baker est à même d'identifier la partie à l'origine du blocage. Il l'a clairement citée : le royaume du Maroc. Alors, à un moment où certains milieux au Maroc tentent d'attester la thèse d'un conflit bilatéral algéro-marocain, voilà qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité vient remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne les parties au conflit, parties déjà identifiées depuis le plan de paix des Nations unies et le processus de Houston, et identifiées par ailleurs dans le cadre de contacts « secrets » entre le Maroc et le Front Polisario. Ce fut le cas des rencontres de Bamako. Genève et Rabat où le roi Mohamed VI, alors prince héritier, avait dirigé la délégation marocaine. Plus récemment encore, le Maroc avait accepté, avant de se rétracter, le principe d'une rencontre à Pretoria qui devait regrouper le 6 septembre sous l'égide de l'Afrique du sud, ses représentants et ceux du Front Polisario, en présence de délégation des Nations unies. Il y a là autant de réalités que d'arguments irréfragables qui plaident pour un retour du Royaume du Maroc à la légalité internationale. Elle seule permettra aux peuples de la région d'aborder la perspective de la construction maghrébine avec confiance. C'est là la seule logique qui vaille.