Jeudi, à New York, les membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité une résolution prorogeant le mandat de la Minurso au 31 octobre prochain. Le conseil de sécurité des nations unies semble plus que jamais déterminé à trouver une solution politique à l'épineuse question sahraouie. Jeudi, à New York, les membres du conseil de sécurité, au nombre de quinze, ont adopté à l'unanimité une résolution, numérotée 1 598, prorogeant le mandat de la Mission des nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) au 31 octobre prochain. Une prorogation qui intervient au lendemain de la remise du rapport de Kofi Annan, lequel fait état de la violation “répétée” par les marocains du cessez-le-feu contracté entre les sahraouis et les marocains en 1991 ; l'impasse dans lequel se trouve le processus de règlement de la question et enfin le “dégel” relevé par de nombreux observateurs entre Alger et Rabat. Mais au-delà du renouvellement du mandat de cette mission, du reste prévisible, la résolution vaut aussi pour ce qui s'apparente à un véritable “forcing” sur les parties en conflit. En effet, le conseil de sécurité a rappelé dans cette résolution la validation des résolutions précédentes, notamment la 1 495 de juillet 2003 qui appuyait le plan Baker. Rejeté par le Maroc et approuvé par le Polisario, ce plan de paix de l'ancien envoyé de Kofi Annan prévoit une autonomie du territoire sahraoui pour une période de transition de cinq ans, avant la tenue d'un référendum sur son statut définitif. “De notre point de vue, c'est un excellent texte, qui réitère la détermination du conseil de sécurité à chercher une solution qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”, a déclaré à la presse l'ambassadeur d'Algérie à l'Onu, Abdallah Baâli, rapportent les agences de presse. Déplorant que le Maroc “rejette toujours le plan de paix et veuille une solution qui ne prévoit qu'une autonomie pour le peuple sahraoui”, M. Baâli a indiqué qu'il gardait l'espoir que Rabat “change de position”, ajoutent les mêmes sources. De son côté, le représentant du royaume alaouite à l'ONU, M. Mohamed Benouna, a exprimé son souhait de trouver une “même volonté auprès des autres parties” concernées pour trouver une “solution politique” au conflit du Sahara occidental. “Nous espérons trouver auprès des autres parties la même volonté d'aboutir, dans les meilleurs délais, à une solution politique, sous les auspices des Nations unies, comme l'a demandé Kofi Annan”, le secrétaire général de l'Onu, a-t-il dit. En décodé : le représentant marocain, même si les propos sont enveloppés dans un langage diplomatique, rejette la responsabilité de son pays dans le blocage du processus de règlement de la question sahraouie. Autres aspects de la pression onusienne : le rappel de “la nécessité du plein respect des accords conclus avec la Minurso concernant le cessez-le-feu”, un appel aux Etats membres de l'Onu à envisager des contributions volontaires à un fonds destiné à financer des mesures de confiance visant à accroître les contacts entre membres de familles séparées, la prière formulée au front Polisario de libérer sans délai tous les prisonniers (marocains) qu'il détient encore et la demande au Maroc et au Polisario de continuer à coopérer avec la Croix-rouge internationale (CICR) pour résoudre la question des personnes portées disparues depuis le début du conflit et enfin, l'attente du résultat d'une étude approfondie de la structure administrative de la Minurso. Dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, le secrétaire général de l'Onu avait déploré, outre la violation du cessez-le-feu par la partie marocaine, le blocage actuel sur “la question fondamentale concernant la manière dont la population du territoire peut exercer son droit à l'autodétermination”. C'est dire, en définitive, que cette nouvelle résolution circonscrit, désormais, le cadre du règlement de la question sahraouie et appuie le droit des sahraouis à l'autodétermination. K. K.