Il s'est refusé à tout commentaire sur la disponibilité des deux belligérants à négocier, comme réclamé par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 30 avril dernier. Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Julian Harston, est arrivé hier à Alger. Cette visite intervient au lendemain de l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, d'une résolution appelant le Maroc et le Front Polisario à des négociations directes pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. À son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, M. Harston a déclaré à la presse que sa visite vise à s'informer sur la situation de la dernière colonie africaine. “Je suis arrivé il y a deux mois à peu près à Al-Ayoun (capitale occupée du Sahara occidental), et j'ai rendu visite aux parties en conflit”, le Maroc et le Front Polisario, a-t-il soutenu, en ajoutant : “Maintenant, je suis en train de visiter les pays voisins pour m'informer.” Le représentant onusien a également confié que le conflit maroco-sahraoui, qui dure depuis 32 ans, est “un problème (…) qui a trop duré”. Il s'est refusé à tout commentaire sur la disponibilité des deux belligérants à négocier, comme réclamé par le Conseil de sécurité dans sa résolution du 30 avril dernier. En rappelant qu'il est seulement le “chef” de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) et que, par conséquent, c'est Peter Van Walsum, l'envoyé personnel du secrétaire général Ban Ki-moon, “qui s'occupe des questions politiques qui sont beaucoup plus complexes que celles dont j'ai la charge”. Il faut savoir que Julian Harston, 65 ans, a servi comme diplomate de carrière pour le compte de son pays, le Royaume-Uni. Il a rejoint les Nations unies en 1995 pour travailler dans le cadre des missions de maintien de paix de l'ONU au Timor-Leste (ex-Timor de l'Est), en Bosnie-Herzégovine et en Haïti. En février 2007, il a été nommé par M. Ban Ki-moon, comme son représentant spécial au Sahara occidental. Les déclarations faites hier par le responsable britannique à propos de la durée du conflit, né à la suite de l'annexion, par le royaume chérifien, de l'ancienne colonie espagnole, semblent faire écho à la résolution 1754. Celle-ci, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité, confirme le maintien du cessez-le-feu qui a été instauré en septembre 1991, et entérine “toutes les résolutions précédentes”. Particulièrement le plan de règlement de 1990-1991 et les accords de Houston de 1997 qui, pour rappel, ont été acceptés et avalisés par le Maroc et le Front Polisario en vue de la décolonisation du territoire “non autonome” du Sahara occidental, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Les quinze membres du conseil demandent aussi aux deux parties en conflit d'“engager des négociations sans conditions préalables et de bonne foi” sous l'égide de l'ONU, pour trouver “une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Hier aussi, le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, a plaidé à Madrid pour une “paix juste et durable” au Sahara occidental. Intervenant à l'ouverture de journées de débat sur la question du Sahara occidental, organisées par les universités publiques de Madrid, le dirigeant sahraoui a commenté la dernière résolution en notant que les “Nations unies ont su maintenir leur profond attachement à la légalité internationale, découlant de leur charte, qui stipule que la solution à un problème de décolonisation, comme c'est le cas du Sahara occidental, réside dans le respect du droit à l'autodétermination”. H. Ameyar