Si le FLN et le RND affichent leur pleine satisfaction quant à la composante du nouveau gouvernement, le Parti des travailleurs (PT) s'est contenté de s'interroger sur les raisons qui ont poussé le premier magistrat du pays à maintenir certains ministres à leur poste. Le RCD a, pour sa part, tenu à relever la légèreté avec laquelle les affaires de l'Etat sont gérées. De son côté, le MSP regrette l'absence de débat autour de cette question. Ce point est d'ailleurs le dénominateur commun entre l'ensemble des formations politiques. Le parti de Saïd Sadi constate qu'il n'y a pas eu de concertation autour du programme du gouvernement ainsi que d'autres questions touchant de très près l'intérêt des citoyens. M. Besbes, chargé de communication au RCD, qualifie, par là même, la reconduction d'un même gouvernement, avec un léger lifting, de statu quo personnalisé autour d'un certain nombre de noms. Le RCD retiendra que l'islamo- conservatisme reste l'option au sein du pouvoir. Un pouvoir qui, selon ce parti, a violé à maintes reprises la Constitution, notamment depuis l'annonce des résultats du scrutin du 17 mai. Pour illustrer ces propos, M. Besbes donnera des exemples concrets. Il énumérera, plus particulièrement, la démission du gouvernement qui a eu lieu sans l'aval du staff, sans omettre le non-respect du délai prescrit dans ce sens par la Constitution, le cumul de fonctions des ministres, l'annonce d'un nouveau gouvernement géré par intérim et enfin la reconduction d'un gouvernement dans une période où l'Algérie a enregistré la visite de deux chefs d'Etat étrangers. Le PT a affiché son étonnement de voir MM. Temmar et Harraoubia reconduits à la tête de leurs ministères respectifs. A ce propos, ce parti s'est demandé ainsi si le maintien de M. Temmar (celui-ci hérite aussi de la gestion du secteur de l'industrie) à la tête du ministère de la Promotion des investissements n'est pas annonciateur d'une rupture avec la politique de désertification industrielle menée jusque-là. La suspension des participations signifie-t-elle que la CPE et les SGP dont la fonction était de liquider les entreprises publiques, tous secteurs confondus, seront dissoutes ? Ce changement d'intitulé signifie-t-il l'annulation des décisions de bradage des entreprises publiques, de privatisation injustifiée des unités Anabib et la concession inacceptable des hôtels El Aurassi et El Djazaïr pour une durée de 30 ans ? Pour le PT, et par-delà les hommes, la renationalisation des hydrocarbures en juillet 2006, par des amendements sur le fond dans la loi Chakib Khelil, démontre que quelles que soient les pressions extérieures, il est possible de corriger les orientations politiques porteuses de désastre pour l'économie nationale, pour la nation. Toutefois, le PT, tout en réaffirmant que la rupture avec l'économie de bazar appelle la création de ministères de l'Economie et de la Planification, enregistre positivement le transfert de la prérogative de création d'emplois du ministère de la Solidarité vers celui du Travail et considère qu'une réorientation doit être généralisée pour restituer à chaque ministère ses prérogatives et mettre fin à l'anarchie induite par la création du minstère des Participations. Par ailleurs, le MSP, membre de l'Alliance présidentielle, ne partage pas entièrement la position de ses partenaires, en l'occurrence le RND et le FLN, sur la composante du nouveau gouvernement. « Au sein de l'alliance, nous avons longuement débattu du programme du gouvernement. Nous aurions aimé qu'il y ait une large concertation à tous les niveaux avant la constitution d'un gouvernement, comme cela se fait de par le monde. Ce nouveau gouvernement ne reflète pas les résultats des élections législatives du 17 mai caractérisées par une forte abstention », a soutenu M. Tobal du MSP qui espère voir s'instaurer, dans le futur, une tradition politique basée sur le débat et la concertation. Par ailleurs, le RND et le FLN adhèrent entièrement à la démarche du chef de l'Etat qui, selon eux, a toute latitude et toutes les prérogatives de désigner qui il veut au poste qu'il veut et à n'importe quel moment !