La porte-parole du Parti des travailleurs a expliqué, hier, qu'en contrepartie de cette alliance, les élus du RND soutiendront les positions de sa formation politique. La première responsable du Parti des travailleurs a expliqué, hier, lors de la réunion des commissions des élus des wilayas du Centre, à la bibliothèque communale des frères Berkat d'El-Harrach, à Alger, les motivations qui sont à l'origine de l'accord signé avec le RND en prévision des sénatoriales du 29 décembre prochain. Dans la foulée, elle a répondu avec virulence aux différentes attaques et critiques que son parti et elle-même ont essuyées en réaction à son compagnonnage avec le parti du Premier ministre. “Après notre décision de soutenir les candidats du RND aux sénatoriales, Si Affif, député FLN, menace et prétend que j'ai des intérêts dans le gouvernement. Si je voulais rentrer dans le gouvernement, je l'aurais fait en 2000. Je me demande si Si Affif va lâcher ses dobermans sur mes élus ?” s'est-elle interrogée. Elle a insisté que “ces déclarations n'engagent pas le FLN, mais uniquement Si Affif, car depuis hier” (avant-hier, ndlr), il y a beaucoup de responsables FLN qui m'ont présenté des excuses”, a-t-elle révélé. “Il parle de trahison, le PT n'est pas une section du syndicat et le parti unique, c'est fini, du moins de manière formelle”, a-t-elle ironisé. La SG du PT n'a pas pris de gants pour répondre à Karim Tabbou, premier responsable du FFS qu'elle accuse de “sénilité précoce”. “C'est dommage que le FFS ait un SG qui devient vieux trop tôt et cela malgré son jeune âge. Nous avons déjà fait des accords avec le FFS, le RCD et le FLN. Ce pacte n'est pas une fusion, nous n'abandonnerons jamais notre indépendance”, a-t-elle argumenté. Louisa Hanoune s'est étonnée du fait que le FFS, le RCD, le MAK et Si Affif se sont mis d'accord contre elle. “Ce qui est contre nature, c'est l'union de toutes ces personnes face à la décision du parti pour les prochaines sénatoriales”, s'est-elle étonnée. La première responsable du PT s'est interrogée aussi sur les raisons d'une campagne qui ressemble énormément à celle menée par l'Egypte contre l'Algérie avant le match de qualification pour la Coupe du monde. “S'il y a une telle réaction suite à notre décision de soutenir les candidats RND, alors nous avons tapé dans le mille. Nous avons compris cela après le silence qui a suivi l'adoption de la LFC 2009. Le PT soutient ceux qui ne font pas machine arrière”, a-t-elle lâché. Mme Hanoune a souligné qu'elle n'est pas en train de se justifier, en ajoutant que la virulente campagne menée contre son parti l'a poussée à organiser cette rencontre pour mettre les points sur les “i” car, d'après elle, “c'est une question de défense du parti”. En ajoutant que “depuis la signature de l'accord avec le RND, nous avons entendu des choses bizarres qui touchent aux fondements du multipartisme”. Et de se demander encore : “Depuis quand un parti s'arroge le droit de tutelle sur les autres ? C'est une régression des fondements du multipartisme.” Plus concrètement, l'alliance avec le RND se fera dans toutes les wilayas sauf pour Alger et Oran où son parti va soutenir des candidats FLN, dit-elle, en insistant par ailleurs sur le fait que le PT “est indépendant et qu'il ne s'est jamais mêlé des décisions des autres partis”. En évoquant la situation internationale, la porte-parole du PT n'a pas caché son scepticisme pour l'année, surtout avec les décisions du président Obama de continuer la guerre en Afghanistan, son recul sur l'assurance maladie aux USA, l'échec des négociations sur le climat à Copenhague. Elle n'a pas omis non plus de commenter la décision de l'Egypte d'ériger un mur en acier entre elle et Gaza pour transformer cette dernière en vrai ghetto, comme cela avait été fait à Varsovie pour les Juifs par les nazis. Pour ce qui est de la situation interne, Mme Hanoune reconnaît qu' “il y a des développements que nous ne pouvons même pas lire. Il y a un combat entre deux pyramides, l'une dit que nous devons continuer à nous battre, une autre se bat pour que l'Etat fasse machine arrière et travaille pour l'intérêt des multinationales. Nous sentons cela dans le discours des officiels”, dit-elle.