Alors que les élèves de terminale s'apprêtent à passer le baccalauréat, la question des conditions d'accueil de nos prochains bacheliers se pose déjà. Quels moyens d'hébergement et de restauration pour le flux grandissant des étudiants ? L'interrogation a été au centre de la dernière session extraordinaire de l'APW de Béjaïa où la directrice des œuvres universitaires, Mme Baouche, installée à ce poste depuis janvier dernier, a été invitée à présenter un exposé sur son secteur. Le sujet est d'autant plus d'actualité qu'il intervient au lendemain d'une nouvelle grève de trois jours, plus ou moins contraignante pour les étudiants, déclenchée par les transporteurs universitaires (affiliés à l'UGCAA) réclamant le paiement de leurs anciennes factures. Le problème a été réglé après réunion avec la direction générale de l'ONOU mais le blocage de la procédure de la nouvelle adjudication, elle, demeure. Trois avis d'appels d'offres pour le transport universitaire n'ont pu arriver à bout, l'ouverture des plis étant à chaque fois « empêchée par des étudiants manipulés qui envahissaient les lieux », selon la directrice des œuvres universitaires. Un autre avis a été lancé, et pour contourner l'obstacle actuel, l'administration a décidé que la séance d'ouverture des soumissions aura lieu, cette fois-ci, au siège de la DG de l'ONOU, à Alger. 141 bus assurent le transport universitaire dont 102 entre les résidences universitaires et les deux campus. Pour le transport suburbain, 39 bus seulement sont en service. Pour renforcer ces moyens, un train a été mis en service, pour rappel, en 2002. Le désintérêt des étudiants a appelé sa suppression. Près de 28 000 étudiants sont attendus pour la prochaine rentrée. 19 360 lits seront disponibles pour l'hébergement dans huit résidences universitaires dont une à réceptionner dans la ville d'El Kseur avec une capacité d'accueil de 3500 lits. Cinq-cents lits y ont déjà été réceptionnés. Les étudiants qui y ont été affectés ont refusé de s'y installer. En théorie, les 7 cités universitaires opérationnelles devront libérer avant la prochaine rentrée au maximum 2461 places avec le départ des étudiants en fin de cycle dont une majorité de filles (1515). Un chiffre qu'il faudra ramener à la hauteur du taux de 80% de réussite des fins de cycle. Soit en tout, près de 5500 lits à mettre à la disposition des nouveaux bacheliers. Reste à savoir combien seront-ils les admis au bac et ouvrant droit à l'hébergement ? Ils étaient un peu moins de 4 000 la saison dernière dont une majorité de filles. Théoriquement, l'offre paraît suffisante mais encore faut-il désengorger les sept résidences qui sont en deçà de leurs capacités d'accueil en abritant quelque 3200 étudiants en plus notamment aux résidences 17 Octobre 1961 et Iryahen. Ceci, outre les extras que l'on estime à quelques centaines. « L'opération d'assainissement se poursuit », a affirmé la directrice des œuvres universitaires reprenant des déclarations déjà faites et qui inscrivent ainsi cette procédure d'assainissement, vraisemblablement bloquée, dans le temps. « Il n'y aura aucun problème de places pédagogiques ni d'hébergement », estime le wali qui en veut pour preuve, pour appuyer son assurance, le fait d'avoir à ouvrir une faculté de médecine « sans ajouter la moindre pierre ». Pour la directrice, si la capacité réelle des cités « U » dépasse celle théorique, c'est que « les chambres sont assez spacieuses pour permettre d'y ajouter un ou deux lits ». Ce que ne partagent pas des comités de cité qui disent vérifier cette surcharge lorsque s'allongent les longues files d'étudiants devant les restaurants universitaires où, par ailleurs, l'on ne se réjouit pas tout le temps de la bonne qualité des repas ni même des conditions d'hébergement qui les ont menés l'année dernière à crier dans la rue le problème de plus de 700 étudiants « SDF ».