Le conseil national extraordinaire du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) s'est réuni jeudi en présence de 26 délégués de wilaya. Lors de cette rencontre, les représentants du syndicat ont exposé les propositions de protestation émises par les enseignants prévues pour les prochains jours. A cette occasion, certains syndicalistes ont suggéré deux journées de grève cycliques, d'autres ont proposé un débrayage, soit chaque semaine ou bien tous les quinze jours, et ce, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Hier, au cours d'une conférence de presse tenue au technicum Zabana situé à Kharouba, M. Mériane, coordinateur national du syndicat, a donné des détails sur le contenu de la réunion et est revenu sur les décisions prises récemment par le chef du gouvernement concernant la défalcation sur salaires. Le conférencier a indiqué au préalable que chaque représentant de wilaya a élaboré un rapport portant, entre autres, sur les points essentiels qui seront débattus prochainement avec le ministre de l'Education nationale. En effet, M. Benbouzid a invité le CNAPEST à une séance de travail mardi prochain. Les responsables du syndicat ont accepté cette offre officielle, d'autant plus que l'ordre du jour porte sur le dossier de la retraite, le statut particulier de l'enseignant ainsi que la finalisation des dossiers qui n'ont pas trouvé jusqu'à ce jour une solution appropriée. Cette initiative de la tutelle a poussé les représentants du CNAPEST à n'entreprendre aucune action allant dans le sens de la protestation. « A l'unanimité, les délégués ont adopté cette démarche. Nous avons préféré répondre positivement à l'invitation du ministre et saisir cette opportunité pour débattre de toutes les questions qui préoccupent les enseignants affiliés à notre syndicat et les problèmes que rencontre d'une manière générale le corps enseignant », dira M. Mériane, qui affirme que si le ministre ne prend pas en charge les revendications des enseignants, ces derniers passeront à l'action. « Nous ferons une évaluation de la rencontre avec le ministre, chaque délégué donnera son point de vue et nous déciderons ainsi de la procédure à suivre concernant le mouvement de protestation », a-t-il souligné. Par ailleurs, l'orateur a dénoncé les décisions prises dernièrement par les pouvoirs publics. « Ce n'est pas avec des menaces et des mesures draconiennes que l'on peut museler les mouvements sociaux. Certes, on peut agir de la sorte, mais juste pour une courte durée, car l'éclatement finit par avoir lieu. C'est similaire à une cocotte minute, elle a besoin d'expirer, sinon elle explose », a souligné le conférencier qui estime que si l'on veut la stabilité du pays, il est impératif de trouver les solutions concrètes dans l'immédiat, afin d'éviter l'éclatement et le pourrissement. M. Mériane a relevé que le statut général des travailleurs est dépassé, donc le gouvernement doit - c'est une urgence - se pencher sur cette question épineuse et élaborer une nouvelle politique salariale. Celle-ci doit tenir compte de l'échelle des valeurs, à savoir le diplôme que l'on possède, le poste que l'on occupe et le rôle social de chaque employé. Pour ce qui est d'un éventuel débrayage et les sanctions que risquent de subir les protestataires, M. Mériane juge que « lorsque les décisions émanent de la base, la défalcation des salaires d'un jour ou de plusieurs jours ne les intéresse pas. Ils assument pleinement leurs responsabilités, et leurs engagements ne se limitent pas à ce point », dira le conférencier. Quant au problème qui a secoué le CNAPEST, M. Mériane, qui était à l'origine du conflit et puis s'est rétracté, a indiqué qu'il avait le choix entre deux positions : « Rester statique dans ma démarche, et c'est l'éclatement et la division du CNAPEST, ou bien tourner la page afin de sauvegarder l'unité du syndicat. »