Les orthophonistes exerçant au niveau des structures hospitalières sont en rogne. Leur tutelle a décidé d'envoyer en formation sur les implants cochléaires, deux orthophonistes du service ORL du CHU sans aucune consultation des représentants de la corporation. Les deux bénéficiaires sont, comme la plupart de leurs consœurs, sous contrat préemploi et vacataires. Il faut signaler que la wilaya de Sétif n'emploie que trois orthophonistes titulaires, le reste est employé de façon incertaine et pour une durée indéterminée ou encore dans les associations s'occupant de personnes handicapées. Le travail de l'orthophoniste consiste à s'occuper de la rééducation orthophonique de déficiences de l'audition et de la parole. A part celles exerçant à la maternité de Sétif (pédiatrie et CCI), les rééducatrices n'ont ni locaux ni matériel au niveau des infrastructures. Si les deux orthophonistes du service de pédiatrie s'occupent parfois de plus de 150 patients par mois, dont 1 de Douéra, un autre de M'sila et un troisième de Barika, à raison de 30 mn/séance, elles assurent aussi la consultation externe au niveau du CHU Saâdna Abdenour pour les adultes, surtout celle du service de chirurgie infantile qui traite jusqu'à 50 malades par mois. Alors que le ministère se prépare à lancer le programme d'implant cochléaire à Sétif après de longues tergiversations, la direction de la santé a décidé d'envoyer deux rééducatrices (contrat préemploi et vacataire), sans aucune expérience et sans la moindre certitude sur leur avenir professionnel, en stage. Leur statut de contractuelles ne les autorise pas à bénéficier d'une formation ni même d'un poste de travail permanent. Ces orthophonistes, élément primordial dans la réussite de l'implant cochléaire, sont le moins qu'on puisse dire dans l'attente de jours meilleurs.