Trois « options » seront inscrites au menu des discussions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors de sa prochaine réunion en septembre à Vienne, a indiqué, jeudi, à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. « Il y a trois options envisageables lors de la réunion de l'Opep : maintenir inchangées les décisions prises à Doha et à Abuja, augmenter l'offre ou la réduire », a indiqué M. Khelil. Concernant la dernière option, le ministre a déclaré qu'il ne pensait pas que les membres de l'Opep puissent décider de réduire leurs extractions car, entre autres, « il y a une demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) d'augmenter l'offre », a-t-il dit. « Nous pensons aussi que l'augmentation de la production n'est pas nécessaire et, en plus, elle ne donnera pas les résultats escomptés, parce que le goulot d'étranglement, c'est l'insuffisance des capacités de raffinage. Par conséquent, même si nous mettons plus de brut sur le marché, il ne sera pas raffiné et il y aura alors toujours un problème de manque d'essence », a-t-il expliqué. Les cours du pétrole ont enregistré un recul hier après deux jours de hausse, les marchés en crainte d'une augmentation des taux d'intérêts par les banques centrales chinoise et américaine. Le cours du brent de la mer du Nord (échéance d'août) était coté à 70,84 dollars hier matin, soit une baisse de 52 cents par rapport au cours de clôture de jeudi. Quant au baril de light sweet crude (échéance de juillet), il est tombé de 33 cents, à 67,32 dollars à New York lors des échanges électroniques. Après une forte hausse des cours durant les deux jours précédents due à la stagnation des stocks d'essence aux Etats-Unis, les marchés ont, toutefois, émis des craintes de voir la demande de pétrole ralentir au cas où les banques centrales chinoise et américaine décideraient de réviser à la hausse leurs taux d'intérêts pour limiter l'inflation. Ce qui se traduirait par un ralentissement de la demande et de la croissance économique, expliquent les analystes. Ces craintes n'ont pas été dissipées par le ralentissement de la cadence des raffineries américaines fonctionnant à 89,2% de leurs capacités contre 89,6% la semaine précédente. Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu inchangées ses estimations de demande de pétrole pour 2007, tout en notant que la demande aux Etats-Unis avait progressé de 2,3% en mai sur un an. A la question de savoir si la situation actuelle du marché pétrolier arrangeait les producteurs et les consommateurs, le ministre a souligné que les décisions prises par l'Opep à Abuja et à Doha d'augmenter l'offre « ont permis de stabiliser les marchés » au profit de tous les acteurs du marché pétrolier. Il a rappelé qu'au début de l'année, les prix étaient plus bas, en raison d'un climat plus doux, mais l'augmentation de la consommation d'essence, à l'approche de l'été, a ensuite fait monter les cours du brut. Citant le cas du pétrole algérien, le Sahara blend, M. Khelil a fait savoir qu'il avait atteint, entre les 1er et 12 juin, un plafond de 72,95 dollars par baril (contre 65,78 dollars au maximum en janvier), tiré notamment par le manque de capacités de raffinage, les tensions géopolitiques et l'instabilité au Nigeria. En attendant les décisions de l'Opep en septembre prochain, les prix vont rester à leur niveau actuel, a affirmé M. Khelil. Mais « il est fort possible que l'organisation puisse réexaminer l'état du marché et prendre la décision nécessaire pour le stabiliser », estime le ministre qui écarte, pour le moment, l'éventualité d'augmenter l'offre mondiale.