Après plusieurs années de disette, le stade Chahid Hamlaoui sera bientôt réceptionné. Les travaux de sa réhabilitation, dont l'achèvement a été maintes fois reporté, ont mobilisé depuis le mois de janvier dernier dix entreprises pour la pose d'un nouveau gazon naturel, mais aussi pour doter la structure d'un siège, à l'instar de celle du stade du 5 Juillet à Alger, ainsi que d'autres équipements. Le tapis installé selon des techniques modernes devra logiquement « vivre » plus longtemps, contrairement à l'ancienne pelouse qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, et a même fait « sauter » des têtes à la direction de la jeunesse et des sports, outre les milliards jetés par les fenêtres. Le résultat de la gestion hasardeuse d'une réalisation qui n'a pas réellement profité à la jeunesse de la ville. Le wali de Constantine, qui n'a pas caché sa colère lors de ses premières sorties sur terrain, a révélé des choses qui l'ont profondément choqué, au point de qualifier ce qui a été fait de bradage de l'argent du contribuable. La revalorisation du stade Chahid Hamlaoui cache mal l'état de déliquescence des infrastructures sportives, à l'image de ce complexe délaissé durant des décennies pour qu'il devienne un champ de broussailles. Le directeur de l'urbanisme a même avoué, lors de la dernière sortie du wali dans la ville, que la clôture du terrain annexe n'était pas construite conformément aux normes établies. Tout autour, les bâtiments reflètent l'image d'un autre âge. Pourtant, ce joyau du sport en Algérie, auquel on a donné le statut d'institut technologique, a formé l'élite sportive à l'échelle de la région Est. Une structure qui a « bouffé » des milliards de dinars, alors que dans les localités de la ville et dans les communes défavorisées, des jeunes continuent à broyer du noir, en attendant des jours où ils pourront jouir d'aires de détente dignes de ce nom. Faute de réalisations, des associations sportives restent toujours sans domicile fixe dans les villes de Zighoud Youcef, Hamma Bouziane et même El Khroub, considérée comme étant la seconde commune de la wilaya de par son importance après la création des ghettos de la nouvelle ville Ali Mendjeli. On ne parlera plus du vide sidéral qui dure encore dans les communes de Messaoud Boudjeriou, Ibn Ziad, Aïn Abid et Benbadis, où les municipalités n'ont même pas les moyens d'entretenir les terrains vagues. Alors que la ville de Constantine ne compte plus les installations laissées en jachère, le DJS annoncera la réalisation d'un complexe sportif de l'envergure de celui Mohamed Boudiaf à Alger, avec un stade de 80 000 spectateurs. Si l'inscription du projet semble être acquise, sa date de lancement a été repoussée. Sa concrétisation reste tout de même tributaire de la délocalisation des ferrailleurs qui occupent le site. Une décision qui fait l'objet d'une résistance tenace de la part des concernés.