Insalubrité, anarchie et prolifération de fléaux sociaux, sont autant de maux qui foisonnent au marché de gros des fruits et légumes implanté dans la commune de Tadmaït, à la sortie ouest de la wilaya de Tizi Ouzou. Le constat est amer à telle enseigne qu'un vice-président de l'APC reconnaît que « ce marché est devenu un lourd fardeau pour la commune ». Sur les lieux, l'ambiance ne suscite que désordre et dégoût. Sur des centaines de mètres à la ronde, tout le périmètre de cette place du négoce est jonché d'ordures qui s'accumulent à un rythme effréné. Le long de l'étroite route qui mène du centre-ville de Tadmaït vers le marché, sur une distance de près de 2 km, les déchets de toute sorte, des tas de sacs en plastiques bourrés et des restes de fruits et légumes avariés, agressent la vue et dégagent des odeurs répugnantes. Le marché de Tadmaït a été improvisé, en 2003, par un groupe de marchands ambulants intervenant à l'ancien marché de la ville de Tizi Ouzou qui ont refusé de rejoindre Thala Athmane, où avait été transféré le marché de gros, pour des raisons liées à l'éloignement et l'insécurité. L'ex-APC de Tadmaït a tenté, par la suite, de régulariser ce marché mais les démarches ont abouti à l'échec du fait que le terrain est à caractère agricole. Depuis, la commune a abandonné ce projet et les commerçants évoluent dans un cadre typiquement informel. Comme première réaction, l'APC a décidé de cesser la collecte des ordures au niveau du marché et de supprimer l'éclairage public et la ligne d'alimentation en électricité dont se servent les marchands. « La trésorerie de la commune ne profite aucunement de ce marché, en revanche, il a été décidé de ne plus assumer des charges y provenant », se justifie le vice-président de l'APC. Après le retrait de l'administration communale, un groupe de jeunes s'est improvisé en comité de gestion officieux pour assurer, entre autres, le gardiennage, la sécurité et la régulation de la circulation, moyennant une « taxe » de 500 DA pour chaque véhicule accédant au marché. La somme est jugée exorbitante par les commerçants eux-mêmes. « C'est du racket pur et simple », se plaint un marchand rencontré sur les lieux estimant que ces organisateurs « sont payés pour des services qu'ils n'assurent pas ». Pour parer au problème de l'électricité, les marchands ont opté pour les groupes électrogènes. A l'ombre de cet abandon, la vente illicite de boissons alcoolisées prospère, elle aussi, sur les lieux. Malgré toutes les contraintes et les pressions qu'ils subissent, les intervenants au marché de Tadmaït continuent à exercer leur activité. Pour mettre fin à cette débandade, l'APC avec le concours de la wilaya, a opté pour la réalisation d'un mégamarché officiel. Le projet, dont les travaux viennent de démarrer, est géré par l'agence foncière de wilaya. En plus de l'éradication du marché actuel avec toutes les retombées néfastes qui y découlent, la réalisation du nouveau marché est perçue, par les élus de Tadmaït, comme une bouffée d'oxygène pour la trésorerie communale.