La trentaine d'unités économiques et industrielles implantées dans la zone d'activité de Tala Athmane (10 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou) opère dans des conditions lamentables. L'endroit en question est dépourvu d'un réseau d'alimentation en eau potable (AEP). Les industriels sont ainsi contraints d'utiliser des citernes pour satisfaire leurs besoins en cette matière. La demande qui a été transmise au ministère de l'Industrie pour la prise en charge du projet de raccordement de cette région à l'AEP a été rejetée, faute de disponibilité d'argent, nous affirme le P/APC de Tizi Ouzou qui gère la zone de Tala Athmane. L'opération de réalisation d'un bassin de décantation pour l'évacuation des eaux usées a buté sur l'opposition des riverains. La plupart sont des agriculteurs qui ont peur d'une éventuelle pollution de leurs champs, nous explique-t-on. Les industriels signalent que le réseau électrique pose aussi problème. L'éclairage public a été saccagé à maintes reprises. Le réseau d'incendie a subi le même sort. Plusieurs entreprises ont été victimes de vol à cause de l'insécurité qui règne sur les lieux. La seule route qui mène dans cette zone est dans état de dégradation avancé. La délocalisation du marché de gros des fruits et légumes de Tizi Ouzou vers Tala Athmane cause quotidiennement d'importants désagréments, surtout le vendredi. Le marché a donné naissance à une immense décharge sauvage qui représente une menace pour la santé publique. Pis, des marchés à bestiaux, de voitures, de pièces détachées et de quincaillerie ont été créés dans cette zone, provoquant une véritable anarchie. En cas d'incendie, les services de la protection civile ne pourront pas intervenir car la plupart des accès sont occupés par les marchands, constate-t-on sur place. L'ouverture illicite de plusieurs bars et autres lieux de débauche a encouragé la prolifération de tous les fléaux sociaux. Les investisseurs implantés dans cette région affirment avoir interpellé, à maintes fois, les pouvoirs publics pour trouver une solution à cette inextricable situation. Mais leurs doléances sont restées lettre morte, affirment-ils. La même situation est vécue par les opérateurs installés dans la zone des Dépôts, située à l'entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou. « Lorsqu'elle a été créée, on espérait faire de cette zone un fleuron du développement économique de la commune de Tizi Ouzou. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui », dira M. Medjkouh, président de la Chambre du commerce et d'industrie (CCI) de Tizi Ouzou. La zone des Dépôts n'est, selon notre interlocuteur, qu'un amas de bâtisses et d'unités de production sinistrées, livrées à elles-mêmes. Les récurrentes pénuries d'eau vont mettre fin à l'activité d'un limonadier, nous dit-on. Le président de la CCI nous affirme que « certaines entreprises consacrent d'importantes dépenses pour l'entretien de leur parc automobile à cause de l'état dégradé des routes ». Le passage du gazoduc de haute pression au milieu de la zone des Dépôts est aussi un problème que les autorités locales n'arrivent pas encore à résoudre. Contrairement à la zone d'activité de Tala Athmane, qui a bénéficié d'un peu d'argent pour sa viabilisation et dont le taux a atteint 70%, selon le P/APC de Tizi Ouzou, la zone des Dépôts est à l'abandon.