El Mouradia n'est pas ce quartier chic que l'on croit. Ceux qui s'y rendent, croyant ne trouver que des villas haut standing, en auront pour leurs frais. A quelque mètres à peine de la présidence de la République, se trouvent concentrées des habitations semblables à celles des favelas. Avec ses 48 779 habitants (recensement de 1998), la commune d'El Mouradia n'arrive pas, depuis son accession au statut de commune en 1984, à sortir de l'ornière. Seulement 17 milliards lui sont alloués et plus de la moitié est absorbée par la masse salariale. Les élus locaux, dont les pouvoirs ne sont guère importants, ne se font guère d'illusion : la commune est victime de sa réputation. Un haouch s'est constitué, assure le P/APC Benmedjdoub. Sur son territoire vivent pas moins de 400 familles se partageant à peine une dizaine de toilettes. « Qui s'en soucie ? surtout pas l'actuelle Assemblée communale qui n'y peut rien. » Pas moins de 30% des bâtisses sont vétustes, soutient M. Ziane, chargé des affaires sociales. Le président d'APC nous en citera une flopée. Ils se trouvent être plusieurs à la rue Robespierre, à Viviani ou encore à Mahiedine Bacha. « En 1989, j'étais alors en poste, à la rue Robespierre, une maison est inscrite pour être démolie. L'armée est venue pour expertiser la bâtisse. Depuis, rien n'a changé », soutient M. Benmedjdoub. Par ailleurs, la situation est encore « désolante » au cœur du vieux Mouradia. Les résidents des deux bâtisses touchées par le séisme à la rue Mohamed Bourema et Souidani Boudjemâa attendent toujours leur probable relogement. Reste que la situation est encore plus « compliquée », puisque un litige semble opposer les services de la commune aux héritiers. Solution proposée : « Si chaque année on détruit une bâtisse, on s'en débarrassera définitivement. » La wilaya prendra en main les choses. « On a reçu l'assurance que les démolitions interviendront après les élections. D'ailleurs, aucun logement destiné à la commune n'a été distribué. Seuls des DEC décriés ont fait le pas et distribué à peine 80 », indique le P/APC. Les demandes pour le social s'élèveraient à plus de 1200 alors que pour le LSP elles s'élèveront à plus de 2000. Des marchés furent réalisés pour essayer d'endiguer le chômage, affirme M. Benmedjdoub. En plus du marché Slimane Sâadou qui a coûté une bagatelle de 8 milliards de centimes, l'ancien marché de Rachid Sadek a été réaménagé. « Il reste 96 étals à distribuer. Sur 1200 dossiers on a retenu 800. Or, une question se pose : ‘‘Qui privilégier ?'' », s'interroge l'élu. « On va lancer un appel aux enchères publiques. D'ailleurs, on est en en train de convoquer des jeunes, une centaine chaque jour, pour qu'ils ne se bousculent pas. Un cahier des charges a été élaboré », soutient-il, en assurant que l'ouverture des plis se fera le 9 juillet. Deux conditions ont été retenues, le postulant doit habiter à El Mouradia et ne posséder aucun revenu. « rien de très important n'a été entrepris par ces gens-là quand on connaît l'ampleur des besoins de nos jeunes. Les services de la mairie ne peuvent y répondre à eux seuls. Ils privilégient leurs clientèles », relève un postulant. Du côté des infrastructures sportives, le constat est le même. Rien d'important n'a été réalisé à El Mouradia. L'élu bat en brèche ces confirmations. Pour lui, la salle Rama a été refaite à neuf et a coûté, assure-t-il, 600 millions de centimes. D'après lui, la réfection de l'ancienne salle de cinéma, rebaptisée Mohamed El Badji, a coûté 1,400 milliard . Elle servira de salle polyvalente. En plus du stade Amrani, retapé à nouveau, trois autres stades de proximité ont été réalisés à la rue Sellal Abdelkader et à Val d'Hydra.