Les voyageurs empruntant quotidiennement la passerelle pour rejoindre la station de bus de transport en commun, sise à l'arrière-port de Béjaïa, ont certainement remarqué un phénomène grandissant, celui de la vente à la sauvette. En effet, a-t-on constaté, ils sont nombreux à étaler leurs marchandises (produits alimentaires, friandises, effets vestimentaires, parfums, articles de ménage, tabac et autres) en s'égosillant à longueur de journée pour tenter, à chacun sa manière, d'écouler son produit. Alignés sur les abords de l'étroite ruelle, les produits exposés à la vente ne cessent d'envahir le passage des piétons et rétrécissent progressivement la voie publique. Ce qui provoque souvent une anarchie dans la circulation piétonnière. Ils sont nombreux à s'adonner à ce « commerce », à l'image de Nabil, la quinzaine, qui a quitté prématurément les bancs de l'école pour se lancer dans ce « gagne-petit » afin de « subvenir aux besoins de sa famille ». Pour cet enfant, scrutant la présence de policiers, ce « job » lui permettra tout juste de « gagner » sa journée. Pour ce qui est des prix proposés aux usagers de la rue, « il faut dire qu'ils sont réduits à moitié en comparaison avec ceux pratiqués ailleurs », juge un jeune acheteur. Par ailleurs, un autre phénomène est à remarquer également juste au sortir de cette station de bus, celui de la mendicité qui est devenue un « job » dans toutes les grandes villes. Des hommes et des vieilles femmes surtout s'assoient à même la passerelle et tendent la main en espérant éveiller un sentiment de compassion chez les passants.