Le ministère de la Culture vient d'opérer un changement à la tête du commissariat du festival national du théâtre amateur de Mostaganem. La manifestation – créée par le défunt Si Djillali Benabdelhalim et ses compères des SMA, en 1967- qui en est à sa 40ème édition, vient de retrouver l'équipe, composée de fidèles compagnons d'El Ichara, qui a toujours activé autour de Djamel Bensaber, le nouveau commissaire du festival. C'est tout naturellement que ce dernier aura succédé à Med Nouari, qui venait de boucler pas moins de 15 années – essentiellement dans le cadre de l'UNJA – à la tête de la manifestation. Toutefois, son éviction en qualité de commissaire, qui correspondait curieusement avec la fin de son mandat de député sous la houlette du RND- sera intervenue dans des conditions pour le moins inhabituelles. Le retour de Djamel Bensaber, après seulement une année de mise à l'écart, était attendu par les habitués du festival qui s'étaient familiarisés avec cette silhouette si particulière. Dès son intronisation, l'incontournable homme d'action qu'il était devenu, jettera son dévolu sur un spacieux appartement situé à la cité CIA, où il installera son staff. C'est dans ce nouveau siège qu'il tiendra sa première conférence de presse en qualité de commissaire. Entouré de Hadj Mekki, l'un des derniers survivants du groupe de fondateurs, de Larbi Benzidane, chargé de la communication, de Med Boudène, directeur artistique et de Mme Baïdha Mahyouz, en charge de l'administration générale, il tracera les grandes lignes de ce que sera la 40ème édition. Concernant le décor extérieur, les organisateurs auront fait le choix d'une grande procession qui traversera les principales artères de la ville. S'agissant d'une édition symbolique, il est prévu un embellissement particulier de certains espaces et probablement la concrétisation d'une œuvre artistique collective. Des absents de marque Selon le conférencier, tous les créateurs locaux, notamment les artistes peintres de l'école des beaux arts, seront mis à l'épreuve pour immortaliser cet évènement majeur. A cet effet, une large consultation serait en préparation afin de dégager les projets qui seront ensuite concrétisés sur le terrain. Reste à faire le choix des sites à investir qui relève des attributions de l'APC. Cette dernière étant partie prenante dans cette manifestation qu'elle aura régulièrement soutenue financièrement. Un soutien qui aura rarement été à la hauteur de l'évènement, ni à la stature d'une ville qui se targue d'abriter la plus ancienne manifestation culturelle de l'Algérie indépendante. En ce qui relève de l'aspect strictement théâtral de ce festival, les organisateurs rappellent que sur plus de 200 troupes amateurs recensées à l'échelle nationale, il y aura moins du tiers qui aura manifesté son intention de passer les épreuves éliminatoires. Elles seront 57 troupes à avoir répondu à l'appel des organisateurs qui auront dépêché un jury de sélection sur 5 lieux de regroupements. Il s'agit de Ouargla, Adrar, Guelma, Mascara et Lakhdaria. Après les auditions qui se sont déroulées dernièrement à travers les villes sélectionnées à cet effet, le jury vient de rendre son verdict qui s'est traduit par un classement des troupes participantes. C'est ainsi que depuis la première manifestation de 1967, aucune troupe de Mostaganem et de sa région ne figurera sur les tablettes. Pourtant, nonobstant Mostaganem ville qui compte pas moins de 4 troupes -d'un niveau très satisfaisant où l'on rencontre des acteurs chevronnés, dont les prestations sont souvent citées en exemple ici et ailleurs-, des cités comme Stidia ou Aïn Tédelès ont vu récemment l'émergence d'associations d'art dramatique de grande valeur. S'agit-il alors d'un choix délibéré de la part des organisateurs ou d'une volonté de ces associations de ne pas participer à cette rencontre phare de l'action théâtrale ? Les prochains jours devraient nous renseigner sur cette défection inattendue que l'exigeant et fidèle public mostaganémois est en droit de connaître et d'apprécier. Car, l'hypothèse de l'écueil technique et artistique ne peut tenir la route face aux associations « Ould Abderrahmane Kaki » ou « la Scène Bleue » qu'anime avec brio le talentueux Halim Rahmouni, qui monte régulièrement des spectacles dignes d'intérêt. Sa dernière pièce est actuellement en tournée nationale. Notons une initiative de taille, les spectacles débuteront tous à 19 h 30, ce qui laisserait du temps aux débats qui suivront chaque prestation. Reste enfin le dîner, qui serait alors décalé vers minuit.