Depuis sa création quatre ans plus tôt, l'Association professionnelle des opérateurs économiques de Oued Righ, basée à Touggourt, s'est attelée à dresser un état des lieux de l'investissement dans la wilaya de Ouargla, en établissant un diagnostic de la situation. Ainsi, un recensement des principales préoccupations des PMI/PME de la wilaya a été effectué et adressé sous la forme d'un rapport aux pouvoirs publics. L'idée était de souligner « l'inadéquation des mesures consenties par l'Etat pour le développement du potentiel des PME, avec la politique annoncée surtout dans le Sud, où anciens et nouveaux investissements dans l'industrie reviennent plus cher que dans le Nord », relève le rapport du collectif. Les raisons de cette « inadéquation réglementaire » sont diverses, climatiques et géographiques essentiellement, mais aussi celles ayant trait à l'éloignement des ports et des gisements de matières premières, des marchés potentiels, des sources d'énergie et surtout des centres de décisions, tels que les banques, les ministères et les douanes. D'après les auteurs du document précité, l'encouragement de l'investissement dans le Sud ne peut se faire sans mesures incitatives supplémentaires. Le rapport, qui souligne comme mesure pénalisante la suspension des avantages liés à la phase d'exploitation des projets pour tout investissement déclaré après le 20 août 2001, propose aux pouvoirs publics l'extension des avantages fiscaux et parafiscaux consentis aux nouveaux investissements de renouvellement et de valorisation des patrimoines existants. Il propose également l'allégement des cotisations sociales par une aide de l'Etat grâce à un système de bonification sur les taux appliqués en fonction de l'éloignement des centres de décision et de l'isolement, car ces derniers paramètres induisent des surcoûts dans le système de rémunération et dans les coûts de gestion en général. L'autre inquiétude soulevée a trait au raccordement des zones industrielles et des zones d'activités au réseau de gaz naturel (GN), vu que le gaz propane (GPL) est actuellement acheminé par camion-citerne. Actuellement, la consommation de gaz revient quatre à cinq fois plus cher au Sud qu'au Nord, sans compter les aléas de l'approvisionnement. Autre chose, on se plaint du fait que les zones industrielles et les zones d'activités existantes sont dépourvues de tout. Pas de routes, pas d'électricité, pas de réseaux d'assainissement… Donc, il faut y ajouter le gaz, l'AEP, les lignes téléphoniques. On insiste en matière de transport sur le développement et la modernisation de l'infrastructure ferroviaire existante, qui constitue, selon les opérateurs économiques de Oued Righ, une condition sine qua none du développement des PME/PMI du Sud.