Cent cinquante-quatre personnes vivent dans des conditions de vie insoutenables dans une base vie mitoyenne avec l'hôpital de Sidi Aïssa, depuis plus de 15 années. Une base vie ayant appartenu au constructeur de l'hôpital et occupée dès son achèvement par des travailleurs de cet établissement, qui ont trouvé dans ces logis proximité et confort. Après plus de 17 ans d'existence, ces baraquements sont tombés en décrépitude et constituent un véritable ghetto insalubre et répulsif au cœur de la ville de Sidi Aïssa. Le PV de constat de la protection de la ville en date du 3 janvier 2006 atteste du délabrement de cette base par le fait que les toits en bois fendus menacent effondrement, l'eau s'infiltre partout dans les chambres, les murs de clôture sommairement bâtis sont lézardés et constituent un danger permanent pour les habitants. L'espace qui ponctue cette base vie est jonché de détritus et occupé par le bétail caprin en été ; il se transforme en bourbier durant les saisons de pluie. Le même constat de cette situation a été fait par les services de l'APC en septembre 2002. L'immobilisme aidant, la situation s'est dégradée depuis et « les familles continuent à vivre, nous dira un des représentant de ces habitants M. Ghalès, dans des conditions insoutenables dans cette chaleur suffocante où pas moins de 6 personnes s'entassent dans une même chambre ». La proximité et l'insalubrité de l'environnement immédiat sont à l'origine des maladies respiratoires comme l'asthme, des maladies de la peau comme la leishmaniose et des allergies, contractées par les adolescents notamment. Ces familles aspirant à un logement décent sont terrorisées à la seule pensée qu'elles vont passer un ènieme été dans ces baraquements ghettoïsés et dans des espaces réduits que personne n'est en mesure de supporter tant les conditions sont insupportables. « II nous a été proposé au niveau de la daïra d'opter pour la formule du LSP, mais cette dernière n'existe pas à Sidi Aïssa depuis 1996 », a soutenu M. Ghallés. « Faux », a rétorqué le chef de daïra de Sidi Aïssa, en précisant que « la formule existe et qu'un quota de 90 logements est en phase de se réaliser et que l'on peut demander à tout moment un programme de logements LSP, puisque le terrain existe et l'entreprise est disponible. II suffit que les citoyens de la base vie s'engagent en souscrivant à la formule LSP ». Et d'ajouter : « On ne peut pas octroyer des logements sociaux à des personnes dont les revenus sont substantiels au détriment de demandeurs vivant dans l'indigence ». Les habitants de la base vie, ayant à travers une litanie de correspondances, exhorté le wali de M'sila à régler leur problème, ont été abasourdis en revanche, par le fait que les 34 familles de Aïn Melh, vivant la même situation qu'eux, ont été décemment logées et leur base vie rasée, « On ne comprend pas, dira un des habitants, cette politique de deux poids, deux mesures que semble affectionner le wali de M'Sila ». Par ailleurs, cette situation est problématique par le fait que le terrain d'assiette sur lequel a été bâtie cette base vie, va être incessamment récupéré par son propriétaire qui vient d'avoir gain de cause auprès de la justice.