Les petits commerçants de la ville de Béjaïa sont de plus en plus nombreux à crier leur détresse et leur colère face à ce qu'ils estiment être une concurrence déloyale de la part de la foire commerciale sise à l'ex-Souk El Fellah du Lac. Réunis en assemblée générale, ce mardi 19 juin à la maison de la culture sous l'égide de la section locale de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, près de 150 commerçants ayant pignon sur rue à Béjaïa ont décidé d'appeler les membres de leur corporation à observer une journée de grève générale mardi prochain et un sit-in devant le siège de la wilaya. Le but de ces actions de protestation est d'attirer l'attention des autorités sur leur sort afin de les amener à mettre fin à l'anarchie qui règne dans le domaine des foires, braderies et autres quinzaines commerciales qui s'étalent sur toute l'année au point de faire de l'ombre aux petits commerçants qui voient leur chiffre d'affaires baisser de plus en plus. « Ces foires sont organisées par des agences de communication qui possèdent un registre de commerce qui leur permet d'organiser des manifestations culturelles et commerciales. Ils ne font que louer des stands à des commerçants qui vendent leurs produits en les surfacturant pour rattraper les frais de location. Nous sommes pour l'organisation de salons d'exposition qui permettent à des professionnels, des entreprises ou à des artisans de faire connaître leurs produits, pas pour des braderies qui viennent nous prendre toute la clientèle », dira M. Mammasse, le coordinateur du bureau communal de l'UGCAA de Béjaïa. Des élus de l'APC qui ont assisté à cette réunion ont, par ailleurs, révélé que le site de l'ex-Souk El Fellah doit être incessamment transformé en palais d'exposition, selon une délibération de l'assemblée populaire communale portant sur l'aménagement du parc de loisirs. Preuve en est que le PV de cette délibération est intitulé POS 8A C III, quartier du Lac. Selon de nombreux commerçants, si cette décision venait à connaître un début d'application, elle mettrait un point final au problème que pose cette foire qui s'éternise dans le temps et qui se renouvelle en adaptant son offre à chaque période propice au commerce comme le Ramadhan, la rentrée scolaire ou la saison estivale. A signaler que la même situation règne à Akbou où les commerçants se sont élevés contre la tenue d'une foire commerciale qui se tient dans l'enceinte de l'ex-Souk El Fellah sis près du Piton et qui siphonne chaque jour l'essentiel de la clientèle qui vient à Akbou.