Spectre de la grève en vue. Les commerçants haussent le ton. L'organisation de foires commerciales dans la ville de Béjaïa n'est pas pour plaire aux commerçants. Ces derniers ont, une nouvelle fois, marqué leur mécontentement, hier, à la Maison de la culture de Béjaïa, devenue par la force des choses, leur lieu de rassemblement. Hier, ils étaient quelques dizaines à se réunir pour débattre des voies et moyens à mettre en oeuvre pour freiner ce qu'ils considère comme «une menace sur leur activité». Au final, la menace de grève d'une demi-journée a été retenue. Il reste à déterminer la date. Cette réunion-menace n'est pas la première du genre. Le mois dernier déjà, ces mêmes opérateurs avaient dénoncé la multiplication des foires commerciales. A la suite d'un rassemblement devant la wilaya, l'autorité communale avait rendu public un arrêté de fermeture de la foire des produits afro-asiatiques, qui se tenait en parallèle à la surface du Lac. C'était le cadeau d'adieu aux commerçants, offert par l'ex-président d'APC. Mais la joie n'aura duré que le temps nécessaire à l'encre de sécher. En effet, quelques jours après, une autre foire commerciale est autorisée au stade scolaire. Ce qui a motivé la sortie publique des commerçants qui, à l'issue de leur assemblée générale, exigent ni plus ni moins que sa fermeture. Une exigence à l'allure de menace puisque, les commerçants frondeurs appliqueront la grève en cas de non-satisfaction. Béjaïa, ville commerçante, s'est transformée ces dernières années en un espace de service. Des foires, des expositions, des salons s'y tiennent régulièrement faisant de cette ville un carrefour économique important. Mais voilà que cette évolution ne semble pas arranger tout le monde. Si les citoyens de la région et les visiteurs profitent de cette animation économique en s'y approvisionnant, les petits commerçants, en revanche «souffrent le martyre». Du coup, le manque de rentabilité et tous les maux de la profession sont mis sur le dos des foires qui deviennent alors leur cible principale. Faut bien un bouc émissaire pour justifier leur «paresse» et leur manque à gagner. D'ailleurs, ils soutiennent afficher les mêmes prix que les foires. Tant mieux alors. Mais la réalité est tout autre. Les citoyens se rabattent sur les foires. La raison? «Les prix sont différents» soutient un habitué de la surface du Lac où se tiennent souvent les quinzaines commerciales, battant en brèche l'argument des commerçants. Aussi, entre la volonté des commerçants d'y mettre fin et le mutisme, à tort ou à raison, des autorités compétentes, le feuilleton des foires risque de se prolonger durant l'été.