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Hasard ou nécessité ?
Publié dans El Watan le 28 - 06 - 2007

A bien méditer certains chapitres qui nous tiennent à cœur dans la vie, grande est notre tentation de penser que le mot « hasard » ne devrait pas avoir sa place dans le dictionnaire. Voltaire ne disait-il pas que « ce que nous appelons hasard, n'est et ne peut être que la cause ignorée d'un effet connu ? »
Que serait-il advenu du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, au début du XIVe siècle, si Ibn Khaldoun (1332-1406) avait fait une chute du haut de la forteresse damascène au moment il devait, de nuit, se rendre à la rencontre de Tamerlan (1336-1405) ? A soixante-dix ans, il devait obéir, encore une fois, à son penchant pour la chose politique en acceptant, à la demande de quelques jurisconsultes, de négocier la reddition de leur ville pour lui éviter le saccage, voire l'anéantissement. Dans sa fameuse autobiographie, écrite quelques mois avant sa mort, il dit avoir été mis dans une grosse corbeille que l'on fit descendre des hauts des remparts. Et même si Tamerlan ne tint pas sa promesse et mit la ville à sac deux mois plus tard, il n'en demeure pas moins qu'à la suite de cette rencontre, ce dévastateur du monde plia bagage et rebroussa chemin. Quel serait, aujourd'hui, le statut du merveilleux et de l'imaginaire universel en général, si Antoine Galland (1646-1715), l'homme qui exhuma le manuscrit des contes des Mille et une Nuits, avait succombé au tremblement de terre de Smyrne en 1778 ? A coup sûr, ce manuscrit dont il devait assurer la traduction en langue française, en 1702, aurait continué à dormir à tout jamais, quelque part dans la ville d'Alep, au nord de la Syrie. Les lecteurs, et à leur suite, les compositeurs, cinéastes, peintres, romanciers et autres créateurs artistiques n'auraient pu voler très haut. C'est établi historiquement, Tamerlan, qui s'était arrêté aux portes de la Palestine, aurait pu continuer sur sa lancée et arriver jusqu'en Afrique du Nord. La témérité d'Ibn Khaldoun serait-elle pour quelque chose dans ce brusque retournement ? Une chose est sûre : à la suite de cette rencontre, hautement politique et stratégique, le monde ne devait plus entendre parler de Tamerlan sinon comme un destructeur d'empires qui eut ses moments de gloire. Et dire qu'Ibn Khaldoun, au cours de cette même rencontre, lui avait fourni tous les éléments géostratégiques nécessaires à la poursuite de son aventure guerrière. L'imaginaire universel serait-il, aujourd'hui, aussi florissant si Antoine Galland avait trouvé la mort lors du tremblement de terre de Smyrne ? Interprète au consulat de France auprès de la Grande Porte, mais, chargé aussi par Colbert (1619-1683) de se porter acquéreur de manuscrits ou d'objets archéologiques d'Asie mineure et d'ailleurs, le hasard, pour ainsi dire, le fit dégager sain et sauf des décombres pour poursuivre une tâche aussi sublime que celle de la traduction littéraire. De retour au Moyen-Orient, il fit en 1702 la découverte d'un manuscrit fabuleux qui n'était autre que celui des Mille et une Nuits et qu'il devait traduire pour le mettre entre les mains des lecteurs français, puis européens et autres. Du reste, c'est grâce à Galland que ce livre devait reprendre attache avec ses propres origines, c'est-à-dire avec le monde arabe. Ailleurs, on aurait peut-être dit qu'Ibn Khaldoun et Antoine Galland étaient nés sous une bonne étoile. En fait, ce que nous appelons hasard serait plutôt une nécessité dont nous ignorons les tenants et les aboutissants.

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