La délégation du Forum des chefs d'entreprises (FCE), en visite de travail à Paris, a rencontré des hommes d'affaires algériens établis en France, jeudi matin au centre culturel algérien. Ces derniers ont été appelés à être partie prenante du développement et de l'essor de l'économie algérienne, à se montrer patients, pugnaces et persévérants. MM. Hamiani, Ben Abdesselem et Benssassi, respectivement président et vice-président du FCE et président du CNCP-PME, qui ont animé la réunion-débat aux côtés du PDG d'Aigle Azur, Arezki Idjerouidène, ont rappelé que le FCE est une force de proposition, d'analyse et d'influence au service de l'économie algérienne. Très présent également à l'international, le FCE s'efforce de mettre en place un système d'information régulière et exhaustive, une note de conjoncture est publiée mensuellement, une banque de données est en constitution. Aux chefs d'entreprises qui ont soulevé des problèmes d'information, de suivi, le vice-président du FCE, Brahim Ben Abdesselem, avance qu'« on ne peut pas gérer les projets à distance, il faut s'appuyer sur des réseaux locaux ». Et de signaler qu'un conseil juridique au FCE est à disposition des investisseurs pour les informer et les accompagner. « Un de nos combats est de faire évoluer les mentalités. Les réformes, depuis 20 ans, sont souhaitées par les responsables politiques, mais dès qu'on descend d'un niveau, des résistances se manifestent », relève le président du FCE, et il évoque les rentes de situation. Et cette proposition de Brahim Ben Abdesselem : pourquoi ne pas créer une structure du FCE en France élargie aux autres pays européens ? Le président du FCE, Réda Hamiani, appuie : « La balle est dans votre camp. » « Le FCE est une chance pour nous. Ce trait d'union, je souhaite qu'on le réussisse, il est mutuellement bénéfique », avance le PDG d'Aigle Azur qui rappelle que plusieurs tentatives similaires ont été tentées, en vain, par le passé. Il propose aussi la création d'une Maison de l'Algérie. « La compétitivité s'apprend » Le président du cercle des chefs d'entreprises algériens en France (CENAF) signale que beaucoup de jeunes d'origine algérienne veulent apporter leur savoir-faire et de témoigner : « J'ai été patient, maintenant ça part et ça part vite. » Un autre témoignage : « Il faut beaucoup de patience pour pénétrer le marché algérien, mais on y arrive. » « Il faut de la patience, de la compétence et de la volonté », confirme un autre jeune entrepreneur spécialisé en système d'information installé depuis deux ans en Algérie. « L'économie algérienne souffre, non pas d'un manque d'argent, ni d'ambition, mais de savoir-faire et d'expérience », relève Réda Hamiani. « Cette nouvelle économie, il faut la construire. » « Le marché est fabuleux, les besoins importants » et « on recherche des projets bien ficelés, portés par des managers efficaces ». « Le but qu'on se fixe, c'est de faire la mue du secteur privé à travers les entreprises qui s'installent. L'élite algérienne est allée dans l'administration ou les professions libérales, mais pas dans le secteur économique privé. » Et aussi : « La compétitivité s'apprend. » « Nous voulons un marché qui reprenne ses droits. Nous ne voulons pas que la réussite professionnelle soit liée à des alliances avec des membres du pouvoir, nous voulons que la réussite revienne au mérite, à la compétence. » Retenu par l'assemblée, le projet de création d'un FCE à l'international reste à mettre en place.