«Les entreprises françaises s'inscrivent dans le long terme sur le marché algérien ». C'est ce qu'a indiqué, hier le vice-président, Directeur général du MEDEF, M. Thierry Courtaigne, à l'ouverture d'une rencontre organisée à Alger par le Forum des chefs d'entreprises, à l'occasion de la visite du MEDEF. M. Thierry Courtaigne -a annoncé 5 milliards de dollars d'investissement français en Algérie -à cours et moyen terme, dont la moitié dans le secteur des Hydrocarbures. Le président d'honneur de Medef, M. François Périgot, «La délégation française est venue comprendre, coopérer et connaître ce marché où 420 filiales françaises sont présentes générant pas moins de 35.000 emplois directs et 100.000 indirects», a-t-il ajouté. Considérant que «la France participe dans la production, la formation et le transfert de technologie», le président d'honneur du patronat français a estimé que «les entreprises françaises n'ont pas à rougir de ce qu'elles font en Algérie». Prenant la parole, le président du Forum des chefs d'entreprises a rappelé que le monde traverse la crise économique et financière la plus grave depuis 1930. Face aux menaces que fait peser cette crise, les Etats, partout, ont pris des mesures qu'ils ont jugées opportunes pour juguler les effets néfastes au plan humain et amortir les incidences et les difficultés, qu'elle engendre sur le plan économique. « C'est dans ce contexte que les autorités de mon pays ont aussi réagi en prenant un certain nombre de mesures pour limiter les déséquilibre de la balance des paiements en raison, d'une part, de la chute des prix du pétrole, et d'autre part de l'accroissement considérable de nos importations qui frisent les 40 milliards de dollars en 2008 » a expliqué le président du Forum des chefs d'entreprises en s'adressant aux hommes d'affaires français. « Nous ne pouvons pas non plus admettre et supporter que nos besoins soient couverts seulement par les importations » a-t-il ajouté. M.Hamiani a estimé que l'ouverture du commerce extérieur de l'Algérie doit favoriser le développement des capacités productives nationales. Il a plaidé pour la réalisation d'un niveau suffisant d'intégration et de diversification de l'économie nationale. Il a souligné la nécessité de reconstruire une industrie nationale forte, compétitive, intégrée à l'économie mondiale et orientée aussi vers l'exportation. « Cette nouvelle politique a besoin d'aides, de conseils et d'appuis de la part de nos partenaires, notamment dans le transfert de connaissance » a souligné M.Hamiani, souhaitant que les chefs d'entreprises français et algériens inscrivent la poursuite de leurs effort s«dans cet esprit, pour construire des partenariats plus denses et plus diversifiés ». Le président de FCE a indiqué que la nouvelle réglementation ne doit pas constituer un handicap à cette logique. «La volonté de coopérer doit prendre le dessus» a plaidé M. Hamiani. Le Président du Forum des chefs d'entreprises estime que les grandes potentialités économiques et commerciales que recèle l'Algérie peuvent autoriser les deux parties «à transcender les difficultés conjoncturelles et à poursuivre l'articulation étroite des intérêts des entreprises algériennes et françaises, dans le cadre d'un partenariat équilibré fondé sur des alliances stratégiques ». L'intérêt de ces alliances -que le Forum des chefs d'entreprises- appelle de ces vœux est d'impulser et d'accompagner la modernisation des entreprises algériennes, par l'acquisition des capacités organisationnelles et technologiques indispensables à leur compétitive. Pour les entreprises françaises, l'intérêt est d'accéder à des opportunités nouvelles offertes par un marché porteur. Le président du FCE a suggéré -dans ce cadre- la création d'une banque d'investissement et d'un fonds de garanties de l'investissement mixte. Le président de FCE a indiqué que malgré les vicissitudes de l'heure, «le partenariat» entre Français et Algériens se porte bien, s'appuyant sur quelques exemples de réussites. A l'image du partenariat entre la SAA et la MACIF. Le président directeur général de la SAA a, dans ce cadre, annoncé la création avec la MACIF -d'une filiale dédiée à l'assurance des personnes-, dans laquelle la MACIF ne détient que 41% des parts. Les 59% restants sont ventilés entre la SAA et deux banques publiques que les deux parties ont voulu intégrer pour développer la bancassurance. Si la direction générale de la filiale est confiée à la MACIF, Le Conseil d'Administration sera présidé par la partie algérienne. M Amara Latrous a affirmé que La SAA compte, à partir de l'année prochaine, se lancer dans la réassurance avec le soutien de la MACIF. Mais si au niveau des assurances les choses fonctionnent bien, ce n'est pas le cas du Médicament. Le P-DG de Soprophal, qui est aussi président de l'UNOP, affirme que depuis la création de l'UNOP en 1999, il a chaque fois tenté de faire passer le message aux dirigeants du SNIP et ensuite du LEEM, pour une autre approche du marché algérien. «Notre message n'a pas passé» a regretté M. Ammar Ziad. Résultat : les laboratoires français qui avaient en 1999 une part de marché de plus de 75% se retrouvent en 2008 avec une part de marché inférieure à 50% et des ruptures de stocks cycliques. « Les laboratoires français auraient pu conserver leur part de marché initiale, moyennant des engagements dans des partenariats avec leurs clients algériens » a estimé le P-DG de Soprophal, regrettant l'absence de dirigeants d'entreprises du médicament dans la délation. Par ailleurs, concernant le projet pour la réalisation- en partenariat- d'un complexe de vapocraquage d'éthane avec Sonatrach, le représentant de Total a indiqué que « sur le pan contractuel, la loi de finances complémentaire a apporté un degré supplémentaire de complexité, susceptible d'avoir un impact significatif sur la rentabilité du projet ».