La création d'un comité permanent et paritaire par le Forum algérien des chefs d'entreprises (FCE) et le Mouvement des entreprises de France (Medef, patronat) et l'invitation à la mise en place d'une structure du FCE en France avec un prolongement européen ont conclu la visite à Paris de deux jours, mercredi et jeudi, d'une délégation du FCE conduite par son président, Réda Hamiani. Paris : De notre bureau Le comité de suivi mis en place sur une initiative du FCE et du Medef a tenu sa première réunion technique jeudi. Paritaire, il est organisé symétriquement en une cellule Algérie au Medef et en une cellule France au FCE. Sa mission est d'impulser une dynamique dans le domaine des affaires de façon permanente en assistant les investisseurs français en Algérie et en suivant les évolutions de l'environnement économique algérien. « Nous avons relevé une très grande capacité d'écoute, un intérêt marqué quant aux évolutions liées à l'environnement algérien des affaires » de la part de la présidente du Medef, Mme Parisot, nous a affirmé M. Hamiani. La délégation du FCE, forte d'une soixantaine de chefs d'entreprises, a été reçue mercredi par la présidente du Medef. Les membres du FCE ont transmis à leurs homologues français leur souhait d'une plus grande implication des entreprises françaises en matière d'investissements. Sur ce chapitre, le président du FCE relève un accroissement : les investissements français hors hydrocarbures sont passés de 50 millions de dollars en 2003 à 300 millions de dollars en 2006. Toutefois, la partie algérienne considère que le volume des investissements français devrait prendre plus d'envergure et les PMI-PME françaises s'associer davantage au développement de l'économie de marché algérienne de par leur savoir-faire. Pour les entreprises françaises, il y a une place plus importante à prendre. « On souhaite qu'elles se tournent plus vers l'investissement », indique M. Hamiani. A titre d'exemple, les pays arabes sont le premier investisseur en Algérie alors que l'Algérie ne leur achète rien. « L'économie algérienne ce n'est pas que du pétrole et du gaz, les PMI et PME algériennes sont à développer », souligne le président du FCE. 250 entreprises françaises sont présentes en Algérie. Les échanges sont de 9 milliards de dollars, 4,5 à l'exportation et autant à l'importation. Le second message transmis par la délégation algérienne est l'offre de « construction d'un partenariat à l'abri des interférences politiques qui, ces dernières années, ont été perturbantes », soit d'inscrire cette relation dans « une logique de gagnant-gagnant », nous a encore précisé M. Hamiani. Le troisième message est que la partie française doit considérer l'économie algérienne comme « ouverte » et « diversifiée ». Une délégation du Medef est attendue en Algérie en novembre prochain à Alger. Par ailleurs, la visite maghrébine du président Sarkozy est attendue « avec intérêt » par le FCE dont les membres sont « interrogatifs » sur le projet d'Union de la Méditerranée.