Au total, 315 députés sur les 367 présents à l'assemblée ont approuvé le programme de l'Exécutif présenté samedi dernier à l'APN par le chef du gouvernement, 22 autres ont rejeté le projet. Il s'agit des élus de la formation de Saïd Sadi, alors que 33 députés ont opté pour l'abstention, notamment ceux du PT. Dans ses réponses aux interrogations et préoccupations des députés formulées lors du débat sur le programme du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem n'a pas été du tout convaincant. C'est l'avis de la majorité des députés, y compris ceux qui ont dit oui pour le projet de l'Exécutif. « Le chef du gouvernement s'est limité à des généralités », se sont exclamés les élus. En entrant dans le vif du sujet, M. Belkhadem a tenu à rassurer, au préalable, les députés sur la liberté d'exercer leur contrôle sur les activités du gouvernement, indiquant dans ce sillage qu'il prendrait « personnellement » en charge la question pour offrir aux députés « les meilleures conditions » afin de mener à bien la mission que leur a confiée le peuple. « Le gouvernement fera participer les députés dans toutes les activités locales », a-t-il affirmé avant d'énumérer les grands axes de son intervention. S'agissant de la politique de l'emploi, M. Belkhadem ne s'étalera pas sur cette question qui a suscité pourtant les questionnements des députés et défendra le taux de 12,3% de chômage contesté par les élus en disant qu'il est calculé sur la base des recommandations du BIT. « Nous n'avons rien inventé en la matière, ce taux est calculé par l'ONS sur les critères et la méthodologie de l'Organisation internationale du travail. De par le monde, il existe des emplois permanents, mais nous ne nions pas qu'il existe chez nous des emplois temporaires, ou précaires », a soutenu l'orateur. S'agissant du plan national d'aménagement du territoire et de développement durable, l'orateur a qualifié ce dossier d'important, d'où la nécessité de mettre en place des textes régissant ce domaine. A cet effet, il dira qu'un projet de loi sera soumis à l'APN pour débat, dès que la mouture finale sera prête. Les écarts nord-sud et l'immigration clandestine Ce plan, comportant 19 plans sectoriels, mettra, d'après M. Belkhadem, un terme à la précipitation et à la discrimination dans le processus de développement national. Au sujet du développement local, le chef du gouvernement a rappelé la série de réunions tenues par l'Exécutif avec des walis, pour évaluer la situation socio-économique des wilayas, cerner les dysfonctionnements et entraves et mettre en œuvre les mesures nécessaires pour y remédier. Il expliquera dans ce contexte que le gouvernement a passé en revue la situation de 14 wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud et a pris un train de mesures pour faciliter le développement en mobilisant les ressources financières nécessaires dans le cadre de la loi de finances complémentaire. Ces rencontres seront sanctionnées par une réunion entre le gouvernement et les walis, en vue de définir le cadre réglementaire pour entreprendre les réajustements nécessaires dans le but, selon M. Belkhadem, d'impulser une nouvelle dynamique de développement. Pour ce faire, une enveloppe de 493 milliards de dinars a été affectée aux wilayas du Sud et une autre d'un montant de 692 milliards de dinars a été consacrée aux wilayas des Hauts-Plateaux. En outre, le chef du gouvernement a mis en exergue l'intérêt accordé aux zones frontalières et les efforts déployés en vue d'encourager leurs habitants à y rester, en leur garantissant des conditions de vie adéquates. Ceci amènera le chef du gouvernement à aborder la question de l'immigration clandestine, en précisant qu'aucun pays n'est en mesure, à lui seul, de mettre fin à ce phénomène, dont les causes sont à chercher dans les écarts en matière de développement séparant le Nord et le Sud et dans l'instabilité prévalant, dans certains pays, sur les plans politico-économique et social, fera remarquer M. Belkhadem. S'agissant de l'émigration clandestine (harraga), le chef du gouvernement a indiqué que ce phénomène est apparu en 2006 en Algérie et qu'en parallèle des mesures de prévention et de lutte ont été mises en place au niveau des wilayas concernées, additionnées à des initiatives prises en coordination avec le ministère du Travail et de l'Emploi en vue de prendre en charge les jeunes Algériens dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi. Pour ce qui est du dossier de la corruption, le chef de l'Exécutif admet que l'éradication de ce fléau requiert la conjugaison des efforts de toutes les catégories de la société, soulignant que le nouveau texte de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption comporte une série de mécanismes susceptibles de mettre fin à ce phénomène qui gangrène la société. Cette loi, a expliqué M. Belkhadem, définit des mécanismes qui permettent l'association de la société civile à la prévention et la lutte contre la corruption par l'encouragement de la transparence dans la prise de décision et la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, tout en permettant l'accès des médias aux informations liées à la corruption en veillant au respect de la vie privée et de la dignité des personnes. Concernant la lutte contre les nouvelles formes de la criminalité et les moyens utilisés, le chef du gouvernement a précisé que les mutations socio-économiques qu'a connues l'Algérie « ont donné lieu à des formes inédites de criminalité outre la recrudescence du banditisme et du kidnapping » qui, a-t-il dit, prennent de l'ampleur. En vue de faire face à cette situation, le chef de l'Exécutif a mis en exergue « la mise au point de mécanismes législatifs et réglementaires établis conformément aux méthodes et techniques en vigueur de par le monde ». Par ailleurs, concernant la crise du logement, M. Belkhadem a précisé que 543 000 logements sont en cours de réalisation.