Clôturant une tournée entamée depuis quelques jours à Alger, avec une escale à Oran, l'ensemble national algérien de musique andalousienne a donné, vendredi soir, au théâtre régional de la ville, un spectacle musical de haute facture. Conduit par le maestro Rachid Guerbas, le groupe qui s'est produit devant un public éparse, en présence du wali de Constantine, a interprété les différentes partitions de la nouba sika dans les trois principaux styles musicaux, connus dans les régions de Tlemcen, d' Alger et de Constantine. Un voyage que l'ensemble musical a offert aux mélomanes présents dans une production passée presque sous silence, bien qu'elle soit organisée dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007. Pour Rachid Guerbas, la simple présence sur la scène du théâtre d'une ville qui demeure un bastion de la musique andalousienne est un événement culturel de taille. « C'est dans cette ville que l'idée de créer un ensemble national de musique andalousienne a vu le jour en 2001, lors de la tenue du festival organisé par l'association Maqam. Une idée qui sera concrétisée une année plus tard, grâce à l'apport des ensembles régionaux formés à Alger, à Constantine et à Tlemcen, et dirigés respectivement par Zerrouk Mokdad, Samir Boukridira et Abdelmadjid Benzemra », dira-t-il. Dans une initiative unique en son genre pour préparer le public au spectacle et vulgariser les notions musicales, Rachid Guerbas a présenté et expliqué aux présents toutes les parties de la nouba sika (mechalia, touchia, mceder, btaïhi, derj, insiraf et khlas), avec ses différents cycles rythmiques, tenant à faire distinguer entre les trois styles musicaux les plus connus (Alger, Constantine et Tlemcen). Véritable mosaïque andalouse placée sous la tutelle du ministère de la Culture, l'ensemble composé de vingt-cinq éléments, issus des trois écoles musicales, compte déjà à son actif plusieurs tournées en Europe, avec en prime, la production de quatre CD. « Un travail en profondeur est engagé en collaboration avec les ensembles régionaux qui ont atteint un niveau jamais égalé, vers une vraie professionnalisation. Notre but demeure de créer des passerelles entre les anciennes et les nouvelles générations pour préserver ce patrimoine, mais aussi pour montrer qu'il existe une musique algérienne de grande valeur, qui garde un même fond malgré ses différentes variations », conclura Rachid Guerbas.