C'est à l'Ensemble national algérien de musique andalouse qu'a échu l'animation du concert de clôture de la dernière soirée de ce festival, mercredi dernier, en soirée, devant une foule nombreuse, à la salle Ibn Zeydoun (Oref). Cette édition était aussi un hommage au défunt Hassan Laaribi appelé “l'encyclopédie de la musique arabe”, disparu en avril 2009. La singularité de cette soirée de clôture a été la grande affluence du public, composé en majeure partie des membres de la famille et des amis des musiciens. Certains sont venus très tôt (17h), pour être sûrs d'avoir une place. À quarante-cinq minutes de l'ouverture des portes de la salle Ibn Zeydoun (Oref), une grande foule attendait. Une chose était sûre, la salle ne pouvait contenir tout ce monde. Une débandade. Enfin, les portes s'ouvrent, et en quelques minutes, tous les sièges de la salle sont occupés. Pour ceux qui n'ont pas trouvé de fauteuils libres, soit des chaises, soit les marches de la salle ! C'est en présence de Madame la ministre de la Culture Khalida Toumi que cette soirée de clôture démarre. Dans son allocution, le commissaire de ce festival, Rachid Guerbas, donne le programme. Une soirée en deux temps : concours et concert. En effet, un concours de mandoline a été organisé. Les présents ont pu apprécier le talent des cinq candidats. Et c'est à la fin de la soirée que les noms des lauréats ont été dévoilés. Un prix d'encouragement a été décerné aux jeunes mandolinistes Aladdine Amine Ben Safir et Khaled Saïd. Suite à ça, des éclaircissements techniques sur la musique andalouse et ses différents modes et autres approches ont été dispensés par M. Guerbas, avant de mettre fin à l'impatience des mélomanes. Le concert peut débuter. L'Ensemble national de musique andalouse fait son entrée. Il est composé de musiciens venant des trois ensembles régionaux ou écoles : San'a pour Alger, Malûf pour Constantine et Gharnati pour Tlemcen. Avec ce mélange, c'est un effort de préserver “la stylistique qui est menacée par des apports étrangers non maîtrisés”, dit M. Guerbas. Toujours selon l'orateur, “cet ensemble joue le répertoire traditionnel tout en mettant en relief ce qui réunit les trois écoles de musique andalouse”. Ainsi pour ce concert de clôture, l'Ensemble national algérien de musique andalouse a interprété une nouba reprenant, voire englobant tous les agencements rythmiques des trois écoles en Algérie ; cherchant dans la cohérence et dans les enchaînements entre les différentes parties de la nouba. Un pur moment de bonheur ! L'ouïe musicale du public était chatouillée par des notes profondes. Un régal, un délice auditif, transportant l'assistance qui absorbait toutes ces notes sans broncher, dans un silence religieux. Une ambiance digne des soirées de Ziryeb dans les beaux palais d'Andalousie. À rappeler que cette 4e édition du festival international de musique andalouse et des musiques anciennes a vu la participation de groupes et autres ensembles de musique (ancienne) venus d'une dizaine de pays, ainsi que des associations nationale versées dans la musique andalouse. Outre les soirées musicales, des rencontres et conférences ont été organisées, tournant autour de thématiques bien précises. Rendez-vous pris pour l'année prochaine pour des moments de convivialité et musicalité.