A Ghardaïa, les prix des fruits et légumes sont curieusement plus bas que dans le reste du pays. En dépit de son éloignement des zones d'approvisionnement, la capitale du M'zab semble être la terre « bénie », celle de la clémence. Les mercuriales affichent une tendance baissière par rapport aux prix exercés dans le Nord. Pourtant, toutes les marchandises viennent des régions du Nord, à plus de 600 km. Seulement, les revendeurs se contentent du peu. Les étals du marché couvert de la ville sont bien achalandés. A titre indicatif, un kilo de pomme de terre, 45 DA à Alger, est cédé à 20 DA, voire moins quand la qualité est moindre. La carotte et la betterave sont à 18 DA le kilo. La courgette se vend à 22 DA le kilo. Un kilo de laitue est affiché à 20 DA. L'oignon s'affiche à 10 DA le kilo. Le prix de la tomate tangue entre 15 et 25 DA, selon le choix. Quant au concombre, il ne franchit pas la barre des 28 DA. Les haricots verts sont cédés à 60 DA pour le premier choix et à 50 DA pour le second choix. Les fruits aussi sont très abordables en ce Ramadhan. Les prix des dattes - les plus prisées durant le mois sacré - avoisinent les 70 DA, alors qu'à Alger les dattes sont à 250 DA le kilo. Le prix de la banane est vendue entre 75 et 80 DA le kilo, ce qui n'est pas différent des prix appliqués dans les zones d'importation et de fourniture, comme la capitale et Oran. Le marché des viandes rouge et blanche maintient des prix stables. Un kilo de viande bovine coûte 400 DA. La viande ovine est un peu plus chère : 450 DA le kilo. La population ne se plaint pas. Le marché est plein à craquer en ce Ramadhan. « Ici, on achète sans compter, car avec 400 DA vous pouvez remplir votre couffin », fait remarquer un chaland. Les prix sont comme ça à longueur d'année. Ce n'est pas une exception pour le mois de carême. » Mais quel est le secret dans ces prix ? « Nous nous approvisionnons de Sétif. C'est loin, mais là-bas nous achetons la marchandise directement chez le fellah à des prix qui nous permettront, avec les coûts exorbitants du transport, de gagner quelques petits sous. Parfois, nous vendons certains produits au prix de l'achat. Mais nous comblons le déficit avec d'autres produits. C'est ça le commerce chez nous », dit un marchand mozabite. Un vendeur de légumes nous précise qu'il ramène sa marchandise de Boufarik et Blida pour la vendre avec 2 ou 3 DA de bénéfice. « Je vends au plus bas prix possible. L'essentiel est qu'il n'y ait pas de perte. Ce que je gagne me suffit pour vivre », souligne-t-il.